«25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement aux frontières», indique le ministre de l'Intérieur. La période estivale est propice à une consommation accrue de carburant, notamment à la faveur des arrivées et départs en vacances. Le «siphonage» du carburant par les fameux hallaba, ces contrebandiers du gasoil et de bien d'autres produits, aux frontières algériennes, exacerbe cette tension cyclique sur l'essence et le gasoil, voire aggrave la donne en compromettant sérieusement la consommation ordinaire des usagers, notamment les transporteurs, les agriculteurs et les automobilistes. Devant ce trafic à grande échelle qui génère une formidable manne financière à ses tenanciers, l'Etat réagit. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, en visite à Aïn Defla, vient d'indiquer à ce sujet que «25% de la production nationale de carburant «est gaspillée et exportée illégalement» aux frontières. Cette phrase sonne comme un avertissement en direction de la maffia du carburant. A priori, le gouvernement n'entend pas rester les bras croisés face à ce fléau et au désarroi des citoyens. «Le gouvernement a tenu récemment une réunion interministérielle pour examiner la pénurie de carburant dans les wilayas frontalières», a, en effet, souligné M.Ould Kablia lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Il a précisé, à ce propos, que lors de cette réunion, des mesures ont été arrêtées dont sécuritaires pour contrecarrer les contrebandiers, estimant que le phénomène de contrebande de carburant «est désormais un problème tant sécuritaire qu'économique». Entre autres mesures importantes prises, figurent la saisie de tous les moyens de contrebande du carburant, des biens des contrebandiers et autres mesures au niveau des stations Naftal, ajoutant que la wilaya de Tlemcen consomme plus de carburant qu'Alger. A noter que l'Algérie importe des adjuvants pour son carburant, notamment d'Espagne et d'Italie et ce, en raison de l'indigence des capacités de raffinage, surtout que certaines installations n'ont pas évolué depuis l'indépendance. L'Algérie dont le carburant est subventionné par l'Etat est victime, depuis plusieurs années de la mainmise des hallaba sur les stations d'essence qu'ils assèchent littéralement à chaque passage. Le phénomène est de tout temps dénoncé par les habitants excédés et les médias nationaux. Aux côtés du carburant, d'autres produits de première nécessité sont prisés par la contrebande, à l'instar du lait subventionné, de l'huile ainsi que des farines. Ce genre de business illicite sévit au sein de populations frontalières relevant de régions dépourvues d'investissements conséquents. MM.Ould Kablia et Benbada effectuent une visite dans la wilaya de Aïn Defla lors de laquelle ils procèderont à l'inauguration de marchés couverts de proximité.