Glaciale était l'atmosphère qui régnait, hier dans l'après-midi, à l'intérieur du siège national de la permanence du RCD. Il n'y avait que quelques militants du parti qu'on pouvait aisément compter sur les doigts d'une seule main. L'air pensif, ils étaient assis les uns à côté des autres, tous «plongés» dans un silence abyssal. Ils paraissaient neurasthéniques et fortement éreintés. Certains parmi eux contemplaient du regard le portrait de leur leader accroché au mur, ils avaient l'air abattu. Ce que reconnaît, d'ailleurs, M.Ferdjellah, directeur de campagne de Saïd Sadi, candidat à la présidentielle du 8 avril 2004. «On vient de sortir de la campagne de collecte de signatures que nous qualifions d'extrêmement difficile. Nos militants sont éreintés», dit-il. Par ailleurs, notre visite, hier, au siège de la permanence du RCD a eu lieu quelques heures avant l'annonce officielle du Conseil constitutionnel sur le sort des postulants à la magistrature suprême du pays. C'est là un moment crucial, voire décisif, pour le RCD, objet de rumeurs étalées sur la place publique faisant état de l'élimination de Saïd Sadi de la course présidentielle. Le contenu de ces rumeurs parle du rejet de près de 20.000 formulaires de caution au candidat du RCD. M.Ferdjellah, qui a publié, hier, un communiqué où il a rappelé que «l'ensemble des formulaires a subi une vérification rigoureuse au niveau des communes, des wilayas et de la direction nationale de campagne», et précise que lui et son parti sont «en attente du verdict officiel». Notre interlocuteur a ajouté que la direction de campagne du RCD demeure sereine quant à la décision du Conseil constitutionnel. «Nous sommes sûrs que notre dossier ne souffre d'aucune contestation, ni sur le plan du nombre de signatures exigé par la loi ni sur les conditions qui doivent prévaloir, la validation de notre candidature», a-t-il déclaré.