Rude épreuve pour l'armée tunisienne La situation en Tunisie prend une tournure gravissime, depuis l'installation au pouvoir du parti islamiste Ennahda. Si le contexte politique est en effervescence, sur le plan sécuritaire, la Tunisie vient de franchir le Rubicon. C'est le début de l'apocalypse. Au moins dix militaires tunisiens ont été atrocement assassinés aux monts Chaâmbi, près des frontières algériennes, lundi dernier. Il s'agit de membres d'une unité d'élite, a-t-on précisé. Les victimes ont été retrouvées égorgées, dépouillées de leurs armes et leurs uniformes. Suite à cette attaque, le président tunisien, Moncef Marzouki, a décidé lundi soir d'un deuil national de trois jours avec la mise en berne des drapeaux. Selon des informations sûres, un groupe terroriste composé de Tunisiens, Libyens et deux Algériens ont tendu une embuscade aux militaires qui tentent, depuis le mois de décembre 2012, de neutraliser la bête immonde dans cette région particulièrement boisée. Le lâche acte terroriste a été commis au lieudit Kasserine, précisent des sources très bien informées. Ces dernières estiment que l'assassinat de l'opposant tunisien Mohamed Brahmi, est un signe révélateur; donnant le feu vert aux terroristes dans les maquis de déclencher la guerre! Nos sources confient, que selon les informations en leur possession, connaître l'identité de quelques criminels à l'origine de cette attaque odieuse. Ils ont été démasqués suite à la récente arrestation d'un certain Abou Fida dont le nom répond aux initiales de K.B.A, originaire d'El Oued. Les noms indiquent que ces terroristes sont majoritairement des Tunisiens et Libyens, contrairement à ce qui est avancé par une presse qui ne rate aucune occasion pour impliquer l'Algérie. Mieux encore, certains ne se sont pas gênés d'accuser directement les services de sécurité algériens! Une accusation qu'on tente de suggérer de manière sournoise par le biais de certains médias et les salafistes tunisiens. Il y a même un moment, maintenant, que des personnalités publiques tunisiennes et des journalistes en manque de publicité essaient par tous les moyens de répandre l'idée que les terroristes retranchés dans la montagne seraient en majorité des Algériens. Cette idée serait partagée, selon des observateurs avertis, par de nombreux cercles influents proches d'Ennahda, parti islamiste au pouvoir qui voit dans ces événements une bonne aubaine pour faire éloigner l'armée tunisienne de la politique. Dans ce contexte intoxiqué par la manipulation, de nombreux intellectuels sous-traitants pour le compte d'officines étrangères persistent aujourd'hui encore à porter des accusations poignantes contre les services de renseignements algériens, malgré les aveux de plusieurs terroristes dont certains originaires de Kasserine, arrêtés dans le cadre de la lutte antiterroriste. La majorité des terroristes retranchés dans les monts Chaâmbi sont des Tunisiens équipés d'armement libyen. Il n'y a aucun doute là-dessus, rassurent nos sources. Tenter donc d'impliquer directement ou indirectement l'Algérie, c'est servir les desseins des véritables commanditaires qui font tout pour assurer la diversion en empêchant les Tunisiens de comprendre les dessous d'une atroce lutte autour du pouvoir qui ne dit pas son nom. Prétendre que l'Algérie utilise le terrorisme afin de faire reculer au-delà de ses frontières les prémices d'un printemps arabe qu'elle refuse, c'est travestir une réalité que plusieurs responsables tunisiens ont heureusement identifiée. Ces responsables ont souligné à chaque occasion que la zone de Chaâmbi fait l'objet d'une chasse aux terroristes depuis décembre de l'année dernière, suite à la mort par balles d'un gendarme. L'opération militaire menée par l'armée tunisienne a été renforcée après l'assassinat de plusieurs soldats par des engins explosifs dissimulés dans cette région. Le gouvernement a reconnu qu'un groupe armé lié à Al Qaîda composé de plusieurs dizaines de terroristes tunisiens et libyens, mais aussi algériens était actif dans la région. Qui est donc responsable de la situation actuelle en Tunisie? Sur les réseaux sociaux, blogs, et tables rondes des télévisions, la sagesse a sa part! C'est le pouvoir en place qu'on accuse. Ennahda de Ghannouchi est la réplique exacte de l'ex-FIS. D'ailleurs, c'est le leader d'Ennahda qui a, en personne, rédigé la plate-forme électorale pour les élections municipales algériennes de 1990. Inspiré par les Frères musulmans égyptiens, Rached Ghannouchi crée le mouvement Ennahda dont les membres ont participé aux côtés des taliban en Afghanistan, à la guerre contre l'ex-Urss. La prise du pouvoir par Ghannouchi annonce l'étape de la violence, l'incertitude et l'insécurité. C'est le cas de le dire. Les assassinats individuels des intellectuels, les attentats, une crise économique et une fragmentation sociale menacent l'avenir d'un pays qui n'aspirait qu'à vivre en paix. Pourtant, l'Algérie n'a jamais cessé avec une bonne volonté d'avertir sur l'éventuelle crise sécuritaire, en proposant sa coopération. Il s'agit aussi de la sécurité de son territoire. Si aujourd'hui les Tunisiens ont compris l'envergeure du phénomène qui les menace, ils n'ignorent certainement pas que le changement se fait également sur le plan politique d'où d'ailleurs et selon les dernières nouvelles, le pays est en phase de s'engager dans une transition devant permettre de préparer des élections, établir un plan de réformes, cela ne se fera pas sans l'implication de l'armée qu'Ennahda tente d'écarter.