La tension et l'inquiétude sont montées d'un cran avant-hier parmi la population de Kasserine, suite à l'explosion d'une nouvelle mine antipersonnel dans le village d'Edoghra situé à environ 7 kilomètres du mont Chaâmbi où se sont réfugiés dès le mois de décembre dernier des éléments terroristes d'Aqmi (Al Qaïda du Maghreb). L'explosion a entraîné la mort de deux militaires, le sous-officier Sadok Dhaouadi, âgé de 35 ans et originaire de Bizerte, et le caporal-chef Lazhar Khadhraoui, âgé de 30 ans et originaire de Kasserine (El-Ayoun). C'est la première fois que des soldats sont mortellement touchés par une bombe artisanale depuis le début de la traque du groupe terroriste réfugié dans cette zone montagneuse frontalière de l'Algérie. Deux autres occupants de la Jeep, officiers de leur état, sont grièvement blessés et risquent d'être amputés. Le fait nouveau est que l'explosion de cette mine antipersonnel, survenue sur une piste dans une zone d'habitation et hors du parc national du mont Chaâmbi et du périmètre sécurisé par l'armée nationale, a été qualifiée par le ministre de la Défense nationale tunisien comme «un tournant dangereux, l'explosion ciblant tous les usagers de ce parcours, entre militaires, unités et de la garde nationale et citoyens». Et d'appeler «tous les citoyens à la vigilance et à coopérer avec les forces militaires et sécuritaires afin de protéger le pays et le peuple de ce danger rampant». La pose des mines antipersonnel par le groupe terroriste réfugié dans le Jebel Chaâmbi, à quelques kilomètres de la frontière algérienne, continuent de faire des ravages dans les rangs de l'armée tunisienne. Depuis la fin avril, une vingtaine de militaires et gendarmes ont été blessés par des mines artisanales cachées dans la région par un groupe armé, qui, selon les autorités, est lié à Al-Qaïda. Ce même groupe est aussi responsable d'une attaque qui avait tué un gendarme en décembre. L'armée a redoublé d'efforts pour ratisser cette région après les explosions des premières mines, usant notamment de tirs de mortier pour tenter de déminer le Jebel Chaâmbi. D'après le bilan officiel, aucun membre du groupe djihadiste, qui compte des Algériens, des Libyens et des Tunisiens, certains étant des vétérans de la rébellion islamiste au Mali, n'a été tué ou blessé jusqu'à présent. Selon les autorités tunisiennes, deux groupes armés d'une trentaine d'hommes sont recherchés à la frontière algérienne, l'un dans le district de Chaâmbi, l'autre plus au nord, près du Kef et de Jendouba. Ces deux groupes appartiennent à une cellule appelée "Les milices d'Okba Ibn Nafaâ". I. O. Nom Adresse email