S'exprimant sur les risques de fraude, M.Rebaine doute vivement que l'administration puisse assurer la transparence et la propreté du scrutin. Pour lui, la neutralité de l'administration «est un rêve dont la réalisation n'est pas pour demain». Il en veut pour preuves «les comportements scabreux», constatés par la commission Bouchaïr, des walis de Tlemcen, Relizane et Chlef. Ces derniers, selon ses dires, ont foulé les lois en vigueur sans qu'aucune sanction soit prise à leur encontre. Néanmoins, il n'applaudit pas non plus la politique de «la chaise vide qui a toujours aidé le système à se renforcer». D'où son appel à une participation massive le 8 avril prochain tout en prenant le soin de signaler que «aucune bataille n'est perdue d'avance pour peu qu'elle soit engagée». Ainsi, même s'il ne se défait pas de l'idée que l'administration ne va pas être neutre, M.Rebaïne ne désespère pas de tirer des dividendes au soir du 8 avril. Il se dit partant pour la présidentielle en vue de «diminuer le taux de la fraude». En revanche, il n'émet nulle mesure pratique pouvant conforter cette ambition. A cet effet, il s'est borné à dire qu'il était prêt à s'allier même avec le représentant de Bouteflika, dans le cadre de la commission de surveillance de l'élection, dirigée par Bouchaïr afin d'apporter un minimum de transparence. Celle-ci, soutient-il, ne saurait être l'oeuvre du groupe des dix ou du moins de Taleb El Ibrahimi, dont il reproche à ces derniers d'être une incarnation du système. Les dix, sans exception, sont, aux yeux de Rebaïne, des «purs produits du pouvoir qui se reconvertissent en opposants de ce même système qui les a enfantés». Comme il tient à s'en démarquer en précisant qu'il est contre le chef de l'Etat non pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il a fait. De ce fait, il entend faire cavalier seul et puiser de ses moyens intrinsèques pour parer, un tant soit peu, à «l'aventurisme de l'administration». La polémique autour de l'invalidation de certaines candidatures, n'est, pour Rebaïne, qu'une surenchère politicienne visant désespérément à justifier l'échec. De l'avis du candidat de AHD54, la crédibilité du Conseil constitutionnel n'est pas à remettre en cause. Conséquemment, c'est l'honnêteté des plaignants, Taleb compris, qui fait défaut, peut-on déduire de ses propos.