Sellal préfère l'action de proximité Cette virée sur les terres de l'un des symboles de la guerre de Libération et de la lutte contre l'intégrisme, Mohamed Boudiaf, sonne comme un message sur l'intransigeance de l'Etat contre le terrorisme. Du jamais-vu depuis l'indépendance du pays. C'est la première fois qu'un chef de l'Exécutif effectue des visites aussi denses, à travers le pays, à un rythme soutenu d'une visite par semaine. Une façon de faire, en sorte que les 48 wilayas du pays figurent dans son agenda, déjà très sollicité par d'autres charges politiques et diplomatiques. C'est le style qu'a choisi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui poursuit son tour d'Algérie. Après s'être rendu jeudi dernier à Jijel, son «arche de Noé», comme il aime si bien l'appeler, le mène aujourd'hui à M'sila. Une visite hautement symbolique, que ce soit sur le plan historique, économique ou social. M'sila est, en effet, une ville des Hauts-Plateaux par excellence. Et qui dit Hauts-Plateaux dit importants problèmes de développement local. M.Sellal, qui sera accompagné d'une importante délégation ministérielle, inspectera et lancera plusieurs projets économiques et surtout sociaux. Logement, agriculture, travaux publics, jeunesse,...seront à l'ordre du jour. Bref, le Premier ministre essayera un tant soit peu de répondre aux besoins de la population locale. Mais, l'étape la plus importante de la journée sera certainement la rencontre avec la société civile. Devenu une tradition, cet exercice est très apprécié par le Premier ministre. Car, il lui permet de prendre le «pouls» de la wilaya en écoutant les citoyens exposer les véritables problèmes de la région. Il s'agit ainsi, de dégager les spécificités et besoins de chaque wilaya. En plus de la symbolique économique et sociale, cette visite aura un cachet historique. Considéré comme l'un des bastions de la Révolution algérienne, M'sila a enfanté l'un de ses plus grands héros, le moudjahid et ancien président du HCE, feu Mohamed Boudiaf. Adulé, Mohamed Boudiaf qui avait suscité l'espoir chez les millions d'Algériens en pleine tragédie nationale, restera à jamais l'un des présidents les plus aimés par le peuple algérien. Revenir sur les terres d'un des symboles de la lutte contre l'intégrisme islamiste, dans une Algérie en paix, mais entourée d'une ceinture de feu et d'intolérance, porte aussi un grand symbole. 21 ans après l'assassinat de Boudiaf, l'Algérie a retrouvé la paix, mais ses voisins et le reste du Monde arabe sont en train de subir les retombées de cet intégrisme religieux qu'elle avait vécu, il y a plus de 20 ans. Cette situation a réveillé de douloureux souvenirs chez les Algériens qui craignent de revivre le cauchemar du passé. Alors, cette virée dans la ville de Mohamed Boudiaf porte un message fort: l'Etat est et demeurera intransigeant contre le terrorisme. D'ailleurs, Sellal l'avait clairement déclaré il y a une semaine à Jijel. «L'Algérie saura faire face à toute tentative visant à porter atteinte à sa stabilité et sa sécurité et défendre ses citoyens», avait-il affirmé pour rassurer le peuple algérien qui «apprécie à sa juste valeur la stabilité, notamment après avoir vécu une décennie pleine de difficultés qui ont failli entamer l'existence même du peuple et de l'Etat algériens». Sur un autre plan, cette troisième visite du Premier ministre sur le terrain au mois d'août, après celles à Tiaret et Jijel, démontre sa volonté de toucher le maximum de régions du pays... Ces visites se faisant auparavant tous les 10 à 15 jours, désormais, le rythme a été porté à toutes les semaines. Sellal a accéléré le pas. Il a bien géré les affaires de l'Etat, comblant quelque peu le vide laissé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a même occupé le devant de l'actualité nationale et internationale. Les Algériens se sont habitués à lui et le voient déjà comme futur candidat à l' élection présidentielle. Cette sortie «m'silie» du chef de l'Exécutif, est également importante car elle précéderait le premier Conseil des ministres après la convalescence de M.Bouteflika. Elle pourrait aussi être la dernière sortie de certains ministres du gouvernement qui seront concernés par le «lifting» qu'effectuera le chef de l'Etat dans les tout prochains jours au gouvernement. Un Exécutif mis au pas auquel il n'a pas accordé de vacances, mais dont certains pourraient être définitivement mis en...congé.