«Etre réaliste, c'est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible.» Habib Bourguiba Décidément, rien ne va plus à Nessma TV, quelques jours seulement après le départ fracassant des journalistes Hamza Belloumi et Sofiane Ben Farhat, le 2 septembre dernier, c'est au tour de la nouvelle recrue, à savoir le chroniqueur Yassine Redissi de démissionner, également pour une divergence sur la ligne éditoriale. Ce dernier était la nouvelle recrue de la nouvelle version du début de saison sur l'émission politique de Ness Nessma. Le chroniqueur tunisien Yassine Redissi l'a annoncé ainsi sur sa page Facebook, dans la soirée de mercredi 11 septembre. «Je détiens désormais le record officiel de la carrière la plus courte chez Nessma TV!» Avant de souligner: «Finalement, il leur a fallu 72 heures pour avoir raison d'une grande gueule comme la mienne». Le chroniqueur dénonce à demi-mot l'interdiction qui lui aurait été faite d'évoquer la libération de Sami Fehri. Il s'interroge ainsi: «Comment tenir une chronique d'actualité sans avoir le droit de parler de la principale information de la journée, voire de l'année»? Avant de répondre: «Je me suis juré de me barrer à la première interdiction d'évoquer tel ou tel sujet. (...) j'ai donc quitté le plateau une heure avant le direct, bien décidé à ne plus jamais y remettre les pieds.» Il faut préciser surtout que Yassine Redissi n'est autre que le fils de Hamadi Redissi, l'intellectuel laïc qui a été agressé en janvier 2012 devant le palais de justice à Tunis, en marge du procès de Nessma TV. Contrairement aux premières démissions, dont la raison était purement politique, conséquence surtout du changement de ligne éditoriale de la chaîne Nessma TV qui était jusque-là anti-islamiste et qui depuis peu s'est rapprochée du mouvement Ennahdha de Rached Ghannouchi. Le départ de la dernière recrue de Nessma est d'ordre purement privé, lié au conflit qui oppose des télévisions privées: Ettounissia et Nessma TV. C'est une véritable guerre qui oppose les deux télévisions privées. La raison ce sont les retombées publicitaires. Nessma TV qui avait dénoncé la mainmise de la société de Sami Fehri sur la manne publicitaire du service public serait, selon certaines sites tunisiens, responsable de ses ennuis judiciaires. Après la libération de Sami Fehri, il n'est pas exclu que la guerre entre lui et le patron de Nessma TV, Nebil Karoui, sera relancée et Ettounissia, dont la chaîne a été fermée, risque de renaître de ses cendres et reprendre les rênes du paysage audiovisuel tunisien. [email protected]