Une véritable chasse à l'homme a lieu au sud de l'Algérie et dans les régions sahéliennes. Finalement, l'opération qui avait eu lieu au début de ce mois au Tchad ne se serait pas soldée, comme annoncé, par l'élimination des 45 terroristes interceptés au Tibesti alors qu'ils se rendaient au Soudan. Des sources diplomatiques, que les services américains ne démentent pas, indiquent que «seule une quinzaine de terroristes ont été abattus lors de cette opération par les forces armées tchadiennes». Ainsi, les six pick-up, transportant plusieurs dizaines de terroristes lourdement armés, auraient réussi à prendre la fuite. Ces révélations expliquent en partie pourquoi les cadavres des éléments du Gspc abattus avaient été enterrés immédiatement alors que les services de sécurité algériens, pourtant dépêchés sur les lieux en vue de les reconnaître, se sont gardés de faire le moindre commentaire, ni de rendre public aucun communiqué. L'objectif recherché aurait été de ne pas gêner les forces tchadiennes amies, mais aussi de ne pas renforcer l'aura de la phalange du Gspc que contrôle El Para de son vrai nom Amari Saïfi dans toute la région sahélienne. Les services de sécurité américains, qui ont inclu de nouveau le Gspc dans la liste des groupes terroristes les plus dangereux dans le monde, ont apporté une aide précieuse aux forces tchadiennes dans la réalisation de cette opération. Le général Jim Jones précise à ce propos que «si cette opération a été menée de bout en bout par les troupes africaines, elle n'a été rendue possible que grâce aux précieuses informations fournies par les satellites US désormais braqués H24 sur cette région». Cette information, déjà donnée sur ces colonnes, trouve sa justification dans le fait que le Gspc, qui a publiquement prêté allégeance à Al-Qaîda de Ben Laden, dispose d'éléments bien entraînés et parfaitement camouflés dans presque tous les pays occidentaux, y compris aux USA. Le groupe de Hassan Hattab, qui ne menace pas seulement l'Algérie, dispose d'assez de moyens, y compris financiers grâce à la fameuse rançon allemande, pour frapper n'importe où et à n'importe quel moment. La grande opération réussie par les services de sécurité algériens aux frontières avec le Mali ont permis de prouver que les éléments d'El Para n'ont pas chômé depuis la fin de leur prise d'otages européens et leur refuge, quelque part dans le nord du Mali. Des quantités phénoménales d'armements, légers et lourds, mais aussi d'explosifs et de munitions, ont été récupérées au cours de cette opération alors que le général Nezzar, ancien chef d'état-major annonçait le même jour que cette quantité n'était qu'une goutte d'eau devant tout l'arsenal acheté auprès des trafiquants d'armes locaux. C'est désormais tout le grand Sud algérien, ainsi que la région sahélienne africaine, qui font l'objet d'une attention soutenue de la part des troupes américaines. Les armées tchadienne, malienne, nigérienne et soudanaise jouissent désormais d'aides logistique et technique de la part de troupes d'élite US stationnées dans ces régions. Quant à l'armée algérienne, il faut dire que sa très grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme en fait un leader dans ce domaine, qui en a à remontrer même à l'Oncle Sam, pour peu que le matériel adéquat lui soit vendu.