«Pour une ville propre», un slogan devenu un leitmotiv qui ne sonne pas creux, car résolument empreint de la détermination des responsables de l'environnement en Algérie de faire de la «ville» un endroit où il fait... bon vivre. Ainsi, agissant dans le cadre du programme national de récupération et de valorisation des déchets, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, a procédé hier matin, au niveau de l'APC de Kouba (Alger), au lancement de la filière de récupération et valorisation des déchets de papier et carton. Cette cérémonie de lancement de l'opération s'est déroulée, notamment en présence du président de l'APC de Kouba Zouheir Bousnina, de hauts responsables de la daïra de Hussein Dey et du P-DG de Tonic Industrie, Mustapha Merzouk. L'entreprise Tonic Industrie est en effet étroitement associée à cette action en créant des partenariats avec plus de 13 microentreprises chargées de l'acte de collecte, parfois payante, desdits déchets et de leur revente à l'entreprise. Kouba, une commune des hauteurs de l'est de la capitale, d'où a été lancée hier matin l'opération, par notamment l'inauguration, hier dans la même commune du premier point de collecte de vieux papiers et carton dans le but de les recycler par l'entreprise publique Tonic Industrie. Kouba s'octroie ainsi le titre d'une APC pilote qui va être suivie de plusieurs actions similaires dans la wilaya d'Alger devant faire école dans tout le reste du pays. Des campagnes de sensibilisation des citoyens et des enfants en particulier seront menées dans les établissements scolaires pour garantir la réussite de ces actions de protection de l'environnement. La consommation annuelle moyenne de papier en Algérie est de 572.000 tonnes, soit environ 15 kg par habitant, et le coût de leur incinération ou leur mise en décharge représente un manque à gagner important, d'où l'intérêt de la récupération et du recyclage. Le développement de cette activité est impératif, car constituant une matière de substitution à la pâte importée, alors que 450.000 tonnes de papier sont importées chaque année. D'autant qu'il existe en Algérie un potentiel de 2 millions de tonnes/an, soit 30% du total des déchets ménagers, ce qui couvre totalement la demande nationale et pouvant même être exportés. Autour de Tonic Industrie, quelque 200 entreprises de récupération de papier sont susceptibles d'être créées, a indiqué la ministre Boudjemaâ, tout en ajoutant que d'autres secteurs comme l'aluminium, le verre ou autres matériaux vont suivre cet exemple de vecteur économique et environnemental. Le pays est considéré comme le 33e importateur mondial de papier.