Si les négociations aboutissent, «tant mieux, si elles n'aboutissent pas, cela voudra dire que le pays doit s'appuyer sur ses propres forces», a toutefois affirmé M.Khamenei. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré hier qu'il n'était «pas optimiste» sur les négociations nucléaires, mais soutenait l'équipe de négociateurs iraniens, selon son site officiel Khamenei.ir. «Je ne suis pas optimiste à propos des négociations», a déclaré M. Khamenei devant des écoliers et des étudiant, ajoutant toutefois que «personne ne devait affaiblir les négociateurs, qui ont une mission difficile». Si les négociations aboutissent, «tant mieux, si elles n'aboutissent pas, cela voudra dire que le pays doit s'appuyer sur ses propres forces», a affirmé M.Khamenei. «Je ne suis pas optimiste à propos des négociations actuelles car il n'est pas clair si elles vont permettre d'atteindre les résultats attendus par la nation», a répété M.Khamenei. Il a ajouté que «la question nucléaire est un prétexte car si un jour par hypothèse nous reculons (sur nos droits, ndlr) et que cette question est réglée, alors ils vont avancer d'autres prétextes comme les progrès de l'Iran en matière balistique, l'opposition de l' Iran au régime sioniste ou notre soutien à la résistance» face à Israël. «Nous ne devons pas faire confiance à un ennemi qui nous sourit. Les Américains nous sourient et disent qu'il veulent négocier mais dans le même temps, ils disent que toutes les options sont sur la table», a-t-il affirmé en ajoutant que les Etats-Unis ne pourront «rien faire» contre l'Iran. «Je conseille aux responsables de la diplomatie de ne pas commettre d'erreur à cause du sourire trompeur de l'ennemi ́ ́, a dit encore le guide iranien. Il a souligné que les Etats-Unis étaient obligés de tenir compte de la position de leur allié israélien dans les négociations nucléaires avec l'Iran. «Les Américains doivent tenir compte des sionistes mais nous avons dit dès le premier jour que le régime sioniste est illégitime et bâtard», a déclaré M. Khamenei. C'est la première fois que le n°1 iranien fait une telle déclaration sur Israël depuis l'élection du modéré Hassan Rohani à la présidence de la République en juin 2013. L'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui ont repris à la mi-octobre les négociations nucléaires, doivent se retrouver jeudi et vendredi à Genève pour les poursuivre. Les deux parties ont décidé de ne pas révéler les détails des négociations en cours pour mieux assurer leur succès. Plusieurs responsables iraniens ont toutefois affirmé que celles-ci pourraient durer un an avant d'aboutir. «Je pense que nous pouvons arriver à un accord sur les détails en moins de trois mois et arriver à une conclusion générale sur l'ensemble des négociations dans une période d'un an», a déclaré pour sa part hier Abbas Araghchi, le chef des négociateurs nucléaires iraniens, à l'agence Irna. L'Iran a fixé plusieurs lignes rouges dans les négociations, à savoir son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, d'envoyer à l'étranger son stock d'uranium déjà produit et de fermer son site souterrain de Fordo, enfoui sous la montagne et difficile à détruire par une action armée.