La Libye s'apprêtait samedi à enterrer ses morts au lendemain d'affrontements ayant fait 32 morts et près de 400 blessés après qu'une manifestation pacifique contre la présence des milices à Tripoli a dégénéré en combats armés. Un calme relatif régnait samedi matin dans la capitale, secouée toute la nuit par des explosions et des tirs nourris. Seules quelques rafales sporadiques de Kalachnikovs résonnaient dans le quartier de Gharghour, théâtre des violences vendredi. La milice à l'origine des heurts a cependant reçu des renforts en hommes et en armements de sa ville de Misrata, à environ 200 km de Tripoli, et a repris le contrôle de son QG à Gharghour. Samedi matin, la police militaire filtrait les accès à ce quartier, prévenant les automobilistes de la persistance des tirs. Selon des témoins, il ne s'agissait plus d'affrontements mais de tirs en l'air des miliciens saluant l'arrivée des renforts. Les heurts ont éclaté vendredi après-midi après qu'une milice positionnée dans le quartier de Gharghour a tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale. En représailles, des hommes armés de plusieurs autres milices ont brièvement délogé cette milice de son QG, au prix d'affrontements meurtriers, et ont en partie incendié les lieux. "Le dernier bilan établi par la cellule de coordination du ministère de la Santé fait état de 32 morts et 391 blessés", a déclaré le directeur du bureau de l'information du ministère, Amar Mohamed Amar. Vendredi soir, le ministre de la Santé Noureddine Daghmane avait annoncé un bilan provisoire d'au moins 31 morts et 285 blessés, sans faire la distinction entre les manifestants tués par les tirs et les combattants morts dans les affrontements ayant suivi.