Les travaux du Séminaire sur la paix et la sécurité en Afrique se sont ouverts, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger. L'ombre de l'ancien président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela, décédé le 5 décembre, a plané sur l'ouverture de cette rencontre qui durera trois jours. Lors de son discours d'ouverture, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a demandé aux séminaristes l'observation d'une minute de silence à la mémoire de celui qui a contribué grandement à la chute de l'un des régimes les plus racistes de l'Afrique, l'apartheid en l'occurrence. Le séminaire a regroupé des membres africains non permanents siégeant au Conseil de sécurité de l'ONU, des responsables du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et des hauts responsables de la Commission de l'UA ainsi que des membres de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar). L'allocution de M.Lamamra a été réservée en grande partie à Nelson Mandela, rappelant, notamment ses relations avec l'Algérie. L'orateur a remonté le temps depuis l'entraînement de Mandela par l'Armée de libération nationale (ALN) dans les années 1960 jusqu'à sa visite en Algérie, juste après sa libération en 1990, après 27 ans de détention en passant par l'exclusion de la délégation du régime de l'apartheid de l'Assemblée générale de l'ONU en 1974. «Pour l'Algérie, nous avons perdu (en Nelson Mandela, Ndlr) l'un des nôtres», a-t-il soutenu. Ramtane Lamamra a évoqué, par la suite, l'objet du séminaire en abordant brièvement la problématique de la sécurité dans le continent africain, traversé par plusieurs conflits armés. Réitérant l'engagement de l'Algérie au règlement des conflits en Afrique, M.Lamamra a plaidé pour «des solutions africaines aux problèmes africains». Le chef de la diplomatie algérienne a noté que des milliards de dollars sont investis annuellement dans les tâches de maintien de la paix en Afrique où se déroulent les deux tiers des missions de l'ONU. Il a assuré que ces sommes seraient plus efficaces si elles étaient investies dans le développement. D'autres diplomates ont souligné que plus de 60% du travail du Conseil de sécurité de l'ONU concernent des conflits en Afrique, ce qui nécessite des actions communes de ces pays pour défendre les intérêts du continent. «Ce pourcentage n'est en rien une fierté pour l'Afrique, mais un fait douloureux (pour lequel) nous devons agir ensemble», a insisté Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères. Le séminaire d'Alger qui se tient au lendemain du Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, vise à assister les nouveaux membres africains non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Tchad et Nigéria) à se préparer au traitement des questions de paix et de sécurité sur le continent africain. Il permettra une «interaction plus étroite entre le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, par le biais de ses membres africains». Cette réunion assurera, également, la continuité au sein de la composante africaine du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette réunion de haut niveau permettra, aussi un partage d'expériences entre les membres de cette instance onusienne, encore en activité, et les nouveaux membres issus du continent. Il sera ainsi question, a-t-on indiqué, d'une «transition» et d'un «transfert harmonieux» d'un groupe à un autre. La rencontre aidera, notamment à promouvoir la cohésion au niveau du groupe africain au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. «Des séances plénières, des ateliers, des études de cas permettront d'élaborer une vision commune sur les question de paix et de sécurité en Afrique», a-t-on encore précisé.