La grève illimitée des sidérurgistes est maintenue et la marche passive organisée par 4000 employés a failli tourner au drame. Une vraie démonstration de force a été engagée, hier, par le syndicat libre et indépendant d'ArcelorMittal/Annaba, qui engagé une marche depuis le complexe jusqu'au siège de la wilaya de Annaba. Une action engagée pour décrocher l'agrément et s'imposer en tant que syndicat libre et indépendant. Par conséquent un interlocuteur incontournable et partenaire social, sans rival au sein du complexe d'El Hadjar, loin «des magouilles de la centrale syndicale, avec la mafia industrielle» comme rapporté par l'ensemble des travailleurs. Sur la base d'assurances apportées par le premier responsable de la wilaya, le wali en l'occurrence, lors de sa rencontre avec, le porte-parole des employés, où il a été fait état d'une sérieuse prise en charge de la situation d'une part, et la remise par la direction locale, d'un accusé réception, relatif au dépôt du dossier du syndicat libre/autonome. Selon les propos tenus par nos interlocuteurs, «il y a anguille sous roche, sinon comment expliquer ce retard, surtout que le wali, Mohamed Sandid, nous a promis de nous remettre le document», ont-ils crié. «C'est au niveau de l'administration locale que se prépare la magouille», ont rétorqué nos interlocuteurs. «Nous avons eu vent des coups de fil de Menadi et H'marnia, demandant de laisser traîner le plus possible, afin de leur permettre d'installer leur syndicat» devaient-ils ajouter. Une situation qui a suscité la rage de la masse salariale. Ainsi, la pression est montée d'un cran avec l'exécution de la décision relative à l'organisation d'une marche sur la wilaya, Près de 4000 salariés du complexe sidérurgique ArcelorMittal, ont investi la rue dans la matinée et ont pris la direction du siège de la wilaya. Encadrés par un dispositif sécuritaire déployé tout au long des 11 km que constitue le parcours de la marche vers le siège de la wilaya, où la circulation automobile a été bloquée, voire même interdite, les travailleurs ont effectué une partie du trajet, dans un calme plat. À mi-chemin, les marcheurs ont été stoppés par un dispositif sécuritaire qui leur barrait la route. Le premier responsable de la Gendarmerie nationale, est parvenu à gagner la sagesse des esprits des représentants des travailleurs, réussissant finalement, à les convaincre à rebrousser chemin vers le complexe sidérurgique. Scandant «Kechichi, président/syndicat libre et indépendant», en insistant sur la satisfaction de leurs doléances, les représentants des travailleurs ont demandé aux marcheurs de regagner le complexe. Ne décampant pas de leur position, les travailleurs d'ArcelorMittal, ont formulé des menaces après avoir donné un ultimatum de 24 heures, soit, aujourd'hui, mardi, faute de quoi, ils ne reculeront devant rien «la marche sera remise pour mardi. Si rien n'est fait, personne ne pourra contenir la colère des travailleurs», ont avancé les représentants de la masse salariale. Dans ce contexte, on nous indiquera que le mot d'ordre de la grève illimitée est maintenu. Par ailleurs, il est à signaler qu'une assemblée générale a été tenue dans la même journée, devant le siège du syndicat, après un rassemblement organisé devant le portail du complexe, en présence du chef de daïra et de plusieurs responsables des services de sécurité. Pour rappel, une élection organisée au mois d'octobre dernier, en présence de deux huissiers de justice a permis d'installer de nouveaux représentants syndicaux qui ont, immédiatement, fait part de la création d'un nouveau syndicat libre et indépendant. Et c'est dans ce sillage que les employés du complexe sidérurgique ont demandé, à travers une correspondance à la direction générale, d'engager une série de rencontres avec leurs représentants syndicaux, à leur tête Daoud Kechichi, à l'effet de résoudre tous les problèmes du complexe en suspens, «sans aucune ingérence de parties extérieures à l'entreprise ou tout autre chapelle syndicale.» Pour l'heure, le nouveau syndicat libre et indépendant maintient une pression sur la direction, afin de l'obliger à le reconnaître en tant que syndicat d'entreprise, sachant, pertinemment, que la direction de Sider ne traitera pas avec lui. Tant il est vrai que le partenaire public Sider qui détient 51% du capital d'ArcelorMittal, n'est pas en odeur de sainteté avec les nouveaux syndicalistes. Les travailleurs exigent même» le remplacement du président du conseil d'administration désigné par Sider et l'éloignement de tous les retraités qui continuent encore d'activer, en faisant fi, de toutes les instructions du Premier ministre». De son côté, le partenaire étranger adopte plutôt, une position «du weat and see», face à ce renouveau. Pour leur part, les travailleurs aspirent à la protection de leurs acquis et des intérêts de l'entreprise en exprimant massivement leur volonté de s'affranchir de la tutelle Ugta, à cause des pratiques maffieuses adoptées, en son nom, par «certains de ses propres représentants locaux».