On apprend que les travailleurs revendiquent la dissolution du nouveau bureau syndical Le mouvement de grève des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar, semble s'acheminer vers un pourrissement qui ne dit pas son nom. Les différentes unités du complexe d'ArcelorMittal/Annaba, sont au point zéro production depuis une semaine en guise de soutien à leur représentant syndical Daoud Kechichi. Une action qui selon les pronostics engendre des retombées négatives, tant pour le complexe que pour le processus d'investissement. Pour le premier, l'entité sidérurgique en l'occurrence l'arrêt des différents ateliers de production pourrait avoir des conséquences néfastes sur la production, notamment le haut fourneau, qui au moment où nous mettons sous presse, demeure le seul outil de production en activité. Car le mettre à l'arrêt, nécessiterait plus de 60 jours pour le redémarrer, nous ont expliqué des travailleurs de cette unité névralgique de l'usine. Pour l'heure, l'arrêt des autres ateliers a occasionné une chute de production et par conséquence une perte de centaines de millions de dollars, devaient ajouter nos interlocuteurs, en expliquant: «Au vu de l'Etat préconisant l'investissement, ce processus pourrait être compromis, car comme vous le savez, le complexe a besoin de stabilité pour engager l'investissement d'un montant de 763 millions de dollars, comme stipulé lors de l'accord de la reprise de 51% des parts du complexe par l'Etat algérien. Ainsi, les travailleurs campant sur leur position ont lancé la balle dans le camp des pouvoirs de l'Etat. «Les responsables dans le gouvernement ont la possibilité de mettre fin à cette grève, si rien n'est fait, durerait le temps qu'il faut, jusqu'à la satisfaction de nos revendications», ont rétorqué les employés d'El Hadjar. Dans ce sens, on apprend que les travailleurs revendiquent la dissolution du nouveau bureau syndical imposé par le SG de l'union de wilaya Ugta, Tayeb H'marnia et le président de l'union locale, Aïssa Menadi. Ces derniers sont et seront tenus pour responsables de l'avenir du complexe d'ArcelorMittal à Annaba. Par ailleurs, s'alignant au rang des sages, les travailleurs ont remis officielement leurs revendications devant les instances juridiques, le procureur de la République, près la circonscription de compétence, le tribunal d'El Hadjar en l'occurrence. Une action selon les travailleurs, pour dénoncer la modification des PV d'installation du nouveau bureau syndicale opéré le 17 du mois en cours. Notons que la situation s'est encore envenimée avec la décision prise par la direction générale d'ArcelorMittal, qui refuse de de reconnaître la légalité du nouveau bureau syndical en remplacement à celui élu à la majorité des travailleurs. Ce qui a contraint l'ensemble des employé à engager un bras de fer non- stop. Pour l'heure, la guerre intersyndicale a atteint son apogée pendant que le complexe fait une descente aux enfers. Une situation qui fait réagir la Centrale du Luxembourg dont les responsables ont une seconde fois décidé de faire appel à l'expérience de Vincent Legouic ex-P-DG d'ArcelorMittal. Ainsi et aux termes d'un communiqué émanant de la Centrale d'ArcelorMittal, Vincent Legouic, est revenu du Maroc pour reprendre les rênes de l'usine, pendant que Joé Kazadi a été appelé à d'autres fonctions dans le même groupe. Le retour de l'ex-P-DG d'Arcelor-Mittal, saurat-il mettre fin au conflit intersyndical, éteindrat-il un brasier qui brûlerait probablement l'arbre sans attendre la forêt? Au vu des nouvelles données, la vie de certaines personnes serait menacée, du fait que le pourrissement a atteint le point du non-retour. En tout cas, c'est ce qu'il ressort de ce conflit. Une série de communiqués ont été affichés au sein des différents ateliers du complexe, sommant les travailleurs de ne pas quitter leurs postes de travail sous peine de sanctions. Un agissement qualifié par l'ensemble des employés de l'usine sidérurgique de connivence avec la mafia qui veut imposer son diktat, voire le monopole du secteur de l'industrie en Algérie. Par ailleurs, et lors de l'assemblée générale tenue mercredi, le secrétaire général n'a pas mâché ses mots et a dénoncé les propositions de la mafia. «On m'a proposé un chèque à blanc, me demandant de me taire, mieux encore, d'abandonner l'affaire» a déclaré Kechichi. «J'ai reçu des intermédiaires, deux employés de l'usine, des membres de ma famille parmi eux mon gendre, ils sont même venus à mon domicile pour tenter de me convaincre de vendre l'affaire, mais je refuse de vendre ma peau, je reste fidèle à la cause des travailleurs au détriment même de ma vie», a bien précisé notre interlocuteur. Dans le sillage des dénonciations, le représentant des travailleurs du complexe sidérurgique a dénoncé ouvertement le comportement de Tayeb H'marnia, SG de l'union de wilaya Ugta, lorsqu'il a été instruit par le patron de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd, pour négocier les revendications des travailleurs durant le bras de fer qui avait opposé la direction aux travailleurs en août dernier» H'marnia lors de sa rencontre avec Joé Kazadi, P-DG d'ArcelorMittal, a évoqué le dossier de ses camions qui activent dans le complexe et non les revendications des travailleurs. D'autres dépassements et affaires d'intérêts personnels ont été mis à nu par le SG du syndicat d'ArcelorMittal, le porte-parole, soutenu par les employés du complexe. Pour l'heure, les contestataires sont déterminés à camper sur leurs positions. Et pendant que le weat and see est maître des lieux à El Hadjar, ce dernier se dirige vers un pourrissement qui ne dit pas son nom.