Le président centrafricain par intérim, Michel Djotodia, et son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, ont démissionné, a annoncé hier la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Ceeac) à l'issue d'un sommet de deux jours à N'Djamena. Les dirigeants d'Afrique centrale souhaitaient la démission de Michel Djotodia compte tenu de son incapacité à mettre fin aux violences en République centrafricaine. Des discussions pour mettre en place une nouvelle direction auront lieu à Bangui à une date ultérieure, ajoute le communiqué. Lors du sommet de N'Djamena, a été abordé la situation prévalant en République centrafricaine (RCA), marqué par l'intervention du président tchadien, Idriss Deby Itno, lequel a réaffirmé que les pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (Ceeac) n'ont jamais eu la prétention d'imposer des dirigeants aux Centrafricains. «Hier comme aujourd'hui, il vous appartient de prendre la mesure de la gravité de la situation de votre pays et de vous assumer en choisissant librement vos dirigeants dans le cadre d'une large consultation comme celle de ce soir pour parvenir à la paix et construire ensemble votre avenir», a déclaré le chef de l' Etat tchadien, également président en exercice de la Ceeac, aux représentants des différentes composantes de la vie nationale centrafricaine réunis à N'Djamena, capitale du Tchad. Le président tchadien a déploré que la RCA soit dans «une totale dérive et s'enfonce davantage dans le chaos et l'anarchie». «Le processus de transition mis en place sous l'ancien président (François Bozizé, Ndlr) et après son départ n'a pas fonctionné comme nous l'avions souhaité. Les autorités qui ont la charge de mener cette transition n'ont pas su répondre aux attentes des Centrafricains et de la communauté internationale dont les plus importantes sont l'ordre et la sécurité» a-t-il insisté. Pour le président en exercice de la Ceeac, «s'il y a un échec, c'est d'abord celui de la classe politique centrafricaine dans son ensemble qui n'a pas su saisir toutes les opportunités qui lui sont offertes par notre communauté pour ramener la paix et la concorde dans le pays». Les leaders de la Ceeac ont entamé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une longue série de concertations, à huis clos et séparées, avec les représentants de différentes composantes de la nation centrafricaine. Les échanges, menés en présence des représentants des Nations unies et de l'Union africaine, ont débuté avec les membres du Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire centrafricain. Ils devaient déboucher hier sur «une issue heureuse» tant recherchée par la Ceeac. En ouvrant le 6è sommet extraordinaire de la Ceeac consacré à la crise centrafricaine, le chef de l' Etat tchadien a réclamé des «actes concrets et décisifs».