Dans leur point de presse, hier, à Tizi Ouzou, les archs s'étaient montrés sereins. La marche organisée hier, à Tizi Ouzou a tout de même entraîné l'adhésion de quelque 4000 personnes, selon la police, alors que les organisateurs évoquent le chiffre de 10.000 participants. Au-delà de cette guéguerre de chiffres, il est à noter la présence de l'aile MCB drivée par M.Ould-Ali El Hadi, des Ccdr, des coordinations des autres ailes des archs et au début, celle du MAK. Le mouvement de Ferhat s'était retiré par la suite de la marche, après quelques échanges aigres-doux entre les archs et le MAK, à propos des slogans criés par le groupe du MAK. Dans une réponse à chaud, aux journalistes, le numéro deux du MAK, M.Ahmed Aït Bachir devait dire : «Le 20 avril appartient à tout le monde. Mais le retrait du MAK de cette marche, pour éviter les provocations et les incidents, a été décidé en toute souveraineté par notre mouvement.» Il est vrai que les choses ont failli tourner au vinaigre, des mêlées et des tentatives de rixe ayant été observées à deux reprises. En dehors de ces incidents, d'ailleurs inhérents à ce genre de manifestations populaires, les archs s'apprêtent à se réunir ce vendredi en conclave à Tizi-Rached. Au menu des travaux : l'examen de la dernière invite au dialogue, lancée par le président de la République, lors du discours d'investiture. Dans leur point de presse, les archs s'étaient montrés, hier à Tizi Ouzou sereins. Pour eux, l'option du dialogue n'est guère à rejeter. D'autant plus que le tabou a été cassé avec la première rencontre, Ouyahia-délégation des 24. Cependant, il reste que le point nodal sur lequel les premières entrevues ont achoppé est le point 8 de la plate-forme d'El-Kseur, relatif à l'officialisation de tamazight sans référendum. Les délégués et de Tizi Ouzou et d'ailleurs s'en tiennent, mordicus, à cette décision. Pour eux, aucun dialogue n'est possible sans que le pouvoir ne décide de l'officialisation de Tamazight. Certes, les débats de ce vendredi seront au moins houleux, mais il reste que seule l'instance suprême des archs, l'interwilayas, est en mesure de prendre une décision officielle. Les archs, malgré tout, discuteront à Tizi-Rached, ce vendredi de la meilleure manière de prendre une décision. Les travaux de Tizi-Rached seront très certainement «visités» par les ombres de toutes les dissidences dont la dernière, celle de Hakim Kacimi, de Bouira, n'est pas la moindre. Aussi, sans jouer aux oiseaux de mauvais augure, il y a lieu de dire que les archs sont réellement devant leur destin. La crise de Kabylie a trop longtemps duré, le pouvoir affirme vouloir lui trouver une solution. Les archs se déclarent prêts au dialogue, gageons que les deux parties sauront trouver les moyens idoines pour contourner les obstacles. Et ce, pour le plus grand profit de tous et de la région.