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TIZI OUZOU
Interpellation de Belaïd Abrika
Publié dans El Watan le 11 - 08 - 2004

Vingt-quatre heures après avoir mené une action contre les élus de l'APC de Tizi Ouzou, Belaïd Abrika a été arrêté hier, peu avant midi, par des policiers en civil alors qu'il participait à une marche organisée par les travailleurs du CHU en signe de solidarité avec leur directeur limogé, il y a une semaine.
C'est devant le commissariat situé au bas du stade Oukil Ramdane, face à la Maison de la culture, que les policiers sont intervenus en force, après avoir fait diversion avec une bombe lacrymogène jetée dans le carré des délégués pour isoler Abrika et l'arrêter. Selon ses amis, c'est un « véritable enlèvement ». Avant-hier, au moment où ils avaient investi l'APC pour y chasser les élus, les délégués des archs avouent avoir été « surpris par la passivité des policiers ». Les policiers auraient reçu l'ordre d'arrêter le délégué des Genêts, lundi en fin de journée, avant que le maire et quelques élus ne déposent plainte, hier matin. Jusqu'en fin d'après-midi, Abrika était toujours dans les locaux de la police judiciaire, qui a également auditionné les élus de l'APC. Abrika devrait être présenté ce matin devant le juge du tribunal de Tizi Ouzou, qui pourrait soit le mettre sous mandat de dépôt, soit en liberté provisoire, à moins que la police ne le libère après la signature du PV. Quelques délégués se sont rassemblés devant le tribunal de la ville, avant de rejoindre le quartier des Genêts pour une réunion d'urgence et la rédaction d'une déclaration. Dans cette dernière, les délégués considèrent qu'Abrika a été « kidnappé » alors qu'il participait à une marche pacifique des travailleurs du CHU, avant de rappeler que les pouvoirs publics ont failli dans l'application du protocole d'accord signé entre les archs et Ahmed Ouyahia sur la révocation des « indus élus ». C'est pour cela, explique la déclaration, qu'une manifestation pacifique a été organisée pour déloger ces derniers, à Tizi Ouzou, devant des services de sécurité passifs. Pour les rédacteurs de la déclaration, l'arrestation d'Abrika, qui était le porte-parole de la délégation qui a rencontré Ouyahia, est commanditée par « les tenants du pourrissement pour faire perdurer le chaos ». La CADC dans sa déclaration exige la « libération immédiate et sans conditions de Belaïd Abrika ». Par ailleurs, la CADC appelle toutes les coordinations de la wilaya de Tizi Ouzou à une réunion extraordinaire, aujourd'hui à Tizi Ouzou, pour décider des actions à entreprendre pour libérer le délégué des Genêts. Alors que de nombreux observateurs prévoyaient, dès l'annonce de l'arrestation de Belaïd Abrika, une réaction de la rue, comme cela se produit habituellement, la situation est restée très calme durant toute l'après-midi. L'arrestation de Belaïd Abrika n'aurait pas été possible si les policiers n'avaient pas reçu l'ordre de leur tutelle (ministère de l'Intérieur ou DGSN), sachant que depuis plus d'une année maintenant les délégués des archs sont devenus des « gens fréquentables ». La plainte déposée par le maire et les élus serait simplement de pure forme puisqu'ils ont attendu 24 heures pour le faire

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