Le gouvernement marocain, emmené par les islamistes, fait l'objet de vives critiques de partis d'opposition pour avoir décidé, au nom de la lutte contre le déficit, de réduire drastiquement la subvention des produits pétroliers, une responsable parlementaire l'accusant mardi de «débilité économique». Le ministère chargé des Affaires générales et de la Gouvernance a annoncé vendredi que l'essence, entre autres, ne serait plus du tout subventionnée au titre de la compensation. Le diesel doit aussi être progressivement touché par la réforme, qui vise à réduire le coût de la caisse subventionnant des produits de grande consommation: en 2012, elle a englouti près de 55 milliards de dirhams (5 mds d'euros). «Dans une période marquée par une baisse des taux de croissance et des difficultés à créer de la richesse et de l'emploi, décompenser, rétrécir le pouvoir d'achat des citoyens et affaiblir la compétitivité des entreprises relève de la débilité économique», a asséné hier dans le quotidien L'Economiste Mounia Rhoulam, dirigeante de l'Istiqlal (conservateur) et membre de la commission des Finances au Parlement. «Le gouvernement se lance dans une réelle destruction du pouvoir d'achat» et cette décision «dénote (son) incapacité à assurer une gestion saine des affaires économiques du pays», a-t-elle ajouté. Selon Mme Rhoulam, «2014 s'annonce difficile (...). Les tensions sociales, en l'absence d'un véritable dialogue, sont de plus en plus exacerbées». La veille, Habib Malki, un responsable de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), avait déjà fustigé des mesures s'inscrivant «dans une logique purement comptable pour réduire le déficit budgétaire».