La session parlementaire d'automne arrive à son terme. Le Parlement, avec ses deux chambres, va suspendre demain ses travaux pour une durée d'un mois, conformément aux dispositions de l'article 118 de la Constitution. Cette clôture intervient dans une conjoncture marquée par la présidentielle d'avril prochain. Le discours de clôture sera certainement consacré à cet événement. Les deux présidents, de l'APN et du Sénat, en l'occurrence Larbi Ould Khelifa et Abdelkader Bensalah, vont sans doute mettre l'accent sur ce point. Appartenant respectivement au FLN et au RND, deux partis qui soutiennent à fond l'option du 4e mandat, les deux hommes politiques ne vont pas déroger à la règle. Devant la campagne tambour battant menée par les partis, M.Bensalah comme Ould Khelifa vont rallier le terrain pour plaider un nouveau mandat pour le chef de l'Etat. Leur discours est très attendu par les observateurs de la scène politique pour lever le doute sur la candidature du président sortant à un nouveau mandat. Le poids des institutions de l'Etat, estiment les observateurs, va conforter davantage l'option du 4e mandat. Même si le président de la République n'a pas encore affiché son intention de briguer un nouveau mandat, il n'en demeure pas moins que l'apport des institutions sera un élément de taille pour décortiquer le scénario de cette présidentielle. A trois mois du rendez-vous électoral, les deux présidents vont saisir l'occasion pour appeler les parlementaires à se mobiliser davantage aux fins de réussite de ce scrutin. Sachant que la prochaine session de printemps interviendra en pleine campagne électorale et que les députés seront rappelés par leurs partis, les présidents des deux chambres du Parlement vont anticiper les événements en consacrant tout un chapitre à la prochaine échéance. Un autre fait caractérise cette clôture, c'est la grève illimitée entamée par les fonctionnaires de l'APN. Ces derniers ont observé un sit-in à l'intérieur de l'APN, mettant son président devant ses responsabilités. Révision du statut, augmentation des salaires sont les principales revendications des 800 fonctionnaires tous corps confondus. Il faut reconnaître que jamais l'APN n'a connu un tel mouvement depuis sa création en 1977. Cette grève a certainement mis Ould Khelifa et Bensalah dans une position de malaise puisqu'ils sont accusés par les fonctionnaires de bloquer la décision d'augmentation des salaires. Par ailleurs et à l'instar du message politique, le Parlement fera un bilan de ses activités durant cette session d'automne. Un bilan peu reluisant puisqu'il s'agit uniquement des projets de loi proposés par le gouvernement. Connu pour être une chambre d'enregistrement qui se met à la disposition de l'Exécutif, le Parlement n'a proposé aucune loi. En tout et pour tout, pas moins de six projets de loi ont été examinés lors de cette session. Il s'agit, entre autres, du projet de loi sur le règlement budgétaire de 2011 et le projet d'amendement du Code pénal, du projet de loi sur la loi de finances 2014, du projet portant sur l'ouverture de l'audiovisuel, de celui portant sur les documents de voyage et sur la loi minière. Il faut reconnaître que le Parlement a effectué un véritable marathon pour valider ces projets avant la fin de cette session. Sachant que la prochaine session interviendra en pleine campagne électorale, les députés seront libérés de toutes contraintes au sein du Parlement pour se consacrer à la campagne électorale. Ces derniers seront de retour le 2 mars prochain à l'ouverture de la session de printemps juste pour la forme.