Halim Faïdi, architecte urbaniste, estime cependant, qu'il n'est pas encore trop tard pour sauver de pareilles cités. «On ne peut pas penser aux villes de demain sans réhabiliter celles d'aujourd'hui». C'est le constat fait par Halim Faïdi, l'architecte urbaniste qui a conçu le nouveau siège du ministère des Affaires étrangères aux Anassers. M.Faïdi qui animait une conférence lors du 10e séminaire technique sur la construction qui s'est tenu hier à Alger, et qui avait pour thème cette année «Construire des villes meilleures pour l'Algérie», est longuement revenu sur les nouvelles cités qui «génèrent de l'anti-social dont résultent les fléaux qui frappent actuellement notre société». En termes plus simples, il estime qu'il ne fait pas bon vivre dans ces nouvelles cités. «Elles sont l'exemple parfait de l'urbanisation qu'il ne faut pas suivre», a-t-il soutenu. «Il est vrai que l'Etat a procédé dans l'urgence à la construction de ces nouvelles cités pour parer à la crise du logement. Mais il est temps de dire basta, et arrêter ces urgences. Maintenant on va réfléchir sur le fond pour une vrai urbanisation de nos villes», assure-t-il en soulignant toutefois que cela doit être fait par nous-mêmes qui connaissons notre mentalité, notre culture et nos traditions. Ainsi, il estime que ce n'est pas encore trop tard pour sauver ces cités, «a condition de trouver une solution pour les réhabiliter». «On doit mettre à contribution tous les partis concernés (autorités, constructeurs, urbanistes, citoyens,...) pour fixer la démarche à suivre afin de leur donner un nouveau visage, qui aura comme seul but de répondre au bien-être des citoyens», a-t-il certifié en suggérant des villes mixtes où l'Etat défend bec et ongles les espaces de partage, communs. M.Faïdi a également plaidé la cause des petits promoteurs et bureaux d'études nationaux. «Il faut arrêter de recourir aux grandes entreprises et consortiums mondiaux qui viennent se sucrer sans former nos ouvriers. En plus, nos petits prometteurs et architecte connaissent notre mentalité, notre culture et nos traditions. Il peuvent donc construire un environnement qui nous corresponde», a-t-il témoigné. De son côté, le groupe français de matériaux de construction Lafarge, qui a organisé cette journée propose des solutions en... béton. «Nous avons fait le constat que le béton est le matériau qui est le seul à répondre à l'ensemble des enjeux liés à l'urbanisation», a affirmé M. Luc Callebat directeur général de Lafarge. «Le béton est à la fois un matériau qui offre la meilleure empreinte environnementale de par son côté recyclable. Il permet aussi une rapidité dans la construction. Le béton permet aussi de réaliser des constructions durables et abordables. Et cela tout en respectant l'esthétique. Avec les nouvelles avancées, le béton peut être modelé comme on le désire. Il permet de réaliser des bâtiments à l'esthétique incroyable», a-t-il conclu. Cimenterie de Biskra «La réalisation va bientôt débuter» Le président-directeur général de l'entreprise Lafarge Algérie, M. Luc Callebat, a profité à Mascara, du 10e séminaire technique sur la construction pour annoncer le lancement prochain des travaux de réalisation d'une cimenterie à Biskra, en collaboration avec un partenaire national privé. «Les autorisations ont été signées. Les travaux de sa réalisation devraient bientôt commencer», a t-il affirmé en parlant de ce projet qui date de deux ans et qui a tardé à se concrétiser. Lafarge mise sur le lancement de cette cimenterie à la mi-2015. Au début, le géant français compte lancer une seule ligne de production d'une capacité de 2,7 tonnes par an. Mais à terme, il table sur une production de plus de 6 millions de tonnes de ciment par an.