La santé dans notre pays demeure encore en quête d'autres horizons autrement plus grands Dès les premières années du premier mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, les syndicats de la santé publique ont fait preuve d'une étonnante combativité. Qu'elles appartiennent aux praticiens spécialistes ou aux praticiens généralistes, ces formations syndicales n'ont eu de cesse de réclamer une révision de leurs statuts respectifs en brandissant des plates-formes de revendications qui résument tout le mal qu'a ce secteur à offrir une santé digne des attentes des Algériens. En fait, force est de constater que le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika aura eu le mérite d'ouvrir les portes du dialogue à ces blouses blanches en mal de reconnaissance et d'avoir toujours été à l'écoute de leurs doléances. Au fil des nominations de ministres, aux gouvernements qui se sont succédé alors, beaucoup reconnaissent un fait indéniable, à savoir la valorisation conséquente des salaires de ces professionnels de la santé, n'en déplaise aux ingrats. Toutefois, la santé dans notre pays demeure encore en quête d'autres horizons autrement plus grands, notamment la réalisation d'un réel équilibre régional en matière d'accès aux soins. A ce titre, le peuplement du Grand Sud algérien est un pari sans cesse relevé par nos gouvernants, mais qui a cependant du mal à s'imposer aux milliers d'universitaires qui affluent chaque année sur le marché du travail. Aussi, les candidats en course à la magistrature suprême se doivent-ils de faire preuve d'imagination afin de séduire ces jeunes compétences à les inviter à s'extirper du nord du pays. Cette fois l'intéressement par la seule gageure financière ne suffit plus, les politiques qui seront en poste après le 17 avril prochain devront intégrer d'autres paramètres à cette équation et communiquer au peuple leur manière de concevoir l'équité dans ce domaine crucial qu'est la santé publique. Il s'agira en fait de repenser le repeuplement des zones les plus reculées du territoire national et songer à mettre en oeuvre des facteurs d'attractivité capables de mobiliser les plus récalcitrants à la migration intérieure. Ceci renvoie à toute une dynamique qui sous-tend le sacro-saint développement durable... En attendant, bien des franges de la population algérienne restent frustrées par l'absence de couverture sanitaire spécialisée. Abdelaziz Bouteflika La carte sanitaire comme feuille de route Pour lutter contre le manque de spécialistes dans les hôpitaux du sud du pays, le programme du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, rappelle la réalisation de jumelage entre les CHU du Nord et ceux des Hauts-Plateaux et des hôpitaux du Sud. Ces conventions visent à dépêcher des missions médicales et paramédicales aux hôpitaux des wilayas du Sud, exemple en est donné par le CHU de Beni Messous jumelé aux hôpitaux de Ouargla, Adrar et Illizi. Le but étant de prendre en charge les différentes spécialités souffrant de déficit. En outre, le programme du président sortant stipule qu'il a été décidé la réalisation de trois CHU à Béchar, Laghouat et Ouargla en vue de renforcer la couverture sanitaire dans ces régions. Il faut dire que cette approche est pertinente, bien que d'autres défis perdurent, reconnaît-on. Ceci dit, un effort important a été constaté au cours des précédents mandats dans le domaine de la santé publique pour l'ouverture de nouvelles structures de proximité et le lancement de la construction de nouveaux CHU, particulièrement dans le Sud et les Hauts-Plateaux, dans le souci d'assurer un bien-être au citoyen. Autant d'infrastructures qui ont été préalablement définies par la carte sanitaire. Ali Benflis Redéfinir la carte sanitaire Ce candidat aborde avec méthode la question de la santé publique en Algérie. Son programme trace les grandes lignes d'une politique capable d' améliorer le système de santé et de réduire la dépendance aux importations de médicaments. Dans la rubrique «Mesures et engagements», figure l'intitulé «Assurer une meilleure santé pour tous». De prime abor, il est question de «redéfinir la carte sanitaire pour une prise en charge plus efficiente et de proximité» induite par le développement de pôles de santé de proximité généralistes et spécialisés sur tout le territoire national, voire mêm, le développement, sinon la création de pôles régionaux spécialisés de santé publique. Ambitieux dessein initié par le projet de Renouveau national prôné par le candidat Benflis. Ce dernier donne des dates butoirs pour livrer les résultats de l'audit qui permettront de lancer, d'élaborer et de mettre en oeuvre un programme prioritaire de modernisation des structures de santé. Louisa Hanoune La santé tributaire du développement économique harmonieux Louisa Hanoune consacre une bonne partie de son programme politique pour la prise en charge des préoccupations spécifiques des populations du Sud, dont certainement la problématique de l'accès aux soins spécialisés. Surtout que dans bon nombre de nos régions reculées des structures superbement équipées demeurent inutilisées par manque de compétences capables de les faire fonctionner. La première dame du PT entend institutionnaliser les droits des Algériens et donc le droit de ces derniers à la santé. Celle qui prône l'avènement de la deuxième République propose un changement radical qui ne manquera pas de révolutionner le secteur de la santé publique qui connaît des soubresauts cycliques. La problématique de la santé des Algériens figure donc en bonne place dans sa vision politique, elle en traite d'ailleurs systématiquement dans sa campagne actuelle. Elle ne conçoit pas l'amélioration de ce secteur névralgique sans un développement économique «harmonieux» et «équitable» pour toutes les régions du pays. Abdelaziz Belaïd Il promet de soutenir les blouses blanches Ce candidat annonce son soutien indéfectible aux organismes de représentation des professions médicales. Il compte également appuyer le secteur public de production des médicaments, notamment les génériques. Ces appuis seront, bien entendu, dictés par le programme du candidat du Front El Moustakbal (FM) à la présidentielle du 17 avril prochain, lequel s'articule, rappelons-le, sur une réforme «radicale» des systèmes politique, économique et social du pays. «La réforme radicale de nos systèmes politique, économique et social est devenue une revendication pressante des citoyens», est-il mentionné dans le programme électoral du plus jeune prétendant à la magistrature suprême. Moussa Touati Créer de nouveaux pôles Globalement, Moussa Touati aspire à édifier une économie sociale qui contribuera à réduire les inégalités entre les différentes couches de la société. Le Front national algérien (FNA), dont il est le président et candidat à la présidentielle du 17 avril 2014, aspire à mettre en place une «Charte nationale» qui constituerait une «référence» pour toute politique institutionnelle et de développement du pays. Ce candidat émet clairement l'intention de créer de nouveaux centres urbains dans les régions isolées, ce qui suppose l'implantation durable de pôles de santé viables et capables d'attirer les jeunes médecins en quête d'un environnement favorable à leur épanouissement. Ali Fawzi Rebaïne Il est en faveur des libertés syndicales Le programme électoral du candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54, est axé sur le développement, la transparence dans la gestion et l'égalité. Rebaïne n'est pas très prolixe en détails en matière de directives propres au secteur de la santé. Il met néanmoins en avant la refonte du système médical. Le programme du candidat plaide, également, pour l'ouverture des champs des libertés politiques, syndicales et associatives ainsi que pour la réforme du système de sécurité sociale et l'encouragement du modèle de la santé publique et de l'éducation-formation professionnelle.