En attendant la publication intégrale des programmes électoraux, les six candidats ont donné les grands axes des projets qu'ils se proposent de lancer et des actions qu'ils comptent entreprendre sur le plan politique et économique, s'ils sont élus à la présidence de la République le 17 avril prochain. Trois de ces programmes (Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis et Abdelaziz Belaïd), qui constitueront la trame de la campagne électorale des candidats dont le lancement aura lieu demain, ont été communiqués à la rédaction du journal et ont été présentés alors que les trois restants (Louisa Hanoune, Moussa Touati et Ali Fawzi Rebaïne) ont été transmis à l'APS qui en a résumé les grands axes. Louisa Hanoune pour l'édification de la «deuxième République» La candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, axera sa campagne électorale pour la présidentielle, qui sera entamée symboliquement par la wilaya de Annaba, sur la thématique de l'édification de la «deuxième République», a déclaré un des membres de sa direction, Ramdane Youssef Tazibt. Le choix de Annaba n'est pas fortuit et s'inscrit sous le sceau de «la victoire», avec la reprise en main par l'Etat d'un fleuron de l'industrie en Algérie, le complexe sidérurgique d'El Hadjar, a précisé M. Tazibt. S'agissant du thème de la campagne, il dira qu'il renvoie à la «nécessité de rompre avec un demi-siècle du système du parti unique et d'aller véritablement vers une démocratie qui s'articule autour des droits et des libertés individuelles et collectives et une indépendance de la justice». Le programme de Hanoune propose des réformes dont une «refonte» de la Constitution pour «consolider les acquis socioéconomiques de l'indépendance et d'en constitutionnaliser d'autres». La candidate promet, en outre, des lois «égalitaires» entre tous les citoyens. Pour l'économie, le programme reprend les propositions et positions défendues jusque-là par le PT, dont la constitutionnalisation de la règle 51/49 et la suspension ou l'abrogation d'accords désavantageux conclus par l'Algérie avec des parties tierces, dont les accords avec l'Union européenne (UE), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Zone arabe de libre échange (Zale). Les droits au logement, à l'emploi, la formation, la santé seront les autres chapitres sur lesquels s'appesantira Mme Hanoune, de même que la question du développement économique qu'elle veut «harmonieux» et «équitable» pour toutes les régions du pays. Comme pour l'économie, le programme aborde également les questions sociales, politiques chatouilleuses, voire taboues, comme la séparation entre le religieux et le politique, l'officialisation de Tamazight comme langue nationale avec l'obligation de l'enseigner dans l'ensemble du territoire national, l'abrogation de la peine capitale, la transhumance politique,... Moussa Touati veut une «Charte nationale» de développement Le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, à la présidentielle du 17 avril prochain, propose dans son programme électoral une nouvelle Charte nationale qui constitue la «voie la plus appropriée» à même de préserver la paix et la sécurité dans le pays. À travers cette Charte nationale, le parti ambitionne aussi de «consacrer» le principe de l'alternance au pouvoir par la voie pacifique. Le parti plaide en outre pour un régime parlementaire permettant au peuple d'exercer sa souveraineté à travers ses élus et réhabiliter par la même les institutions élues. La formation politique de Touati aspire aussi à édifier un Etat dont les fondements s'appuient sur «la justice sociale, le respect du multipartisme politique et de la volonté populaire, tout en rajeunissant l'Etat algérien à travers l'alternance au pouvoir». Sur le plan économique, M. Touati aspire à édifier une économie sociale qui contribuera à réduire les inégalités entre les différentes couches de la société. Le programme insiste sur le droit à l'initiative et l'encouragement de l'investissement productif, notamment dans le secteur de l'agriculture. Il est aussi question de la réforme du système bancaire et monétaire en Algérie. La réforme du système de l'éducation nationale, la réduction de la période du service militaire, l'ouverture du secteur de l'audiovisuel et l'instauration d'une culture touristique en encouragent le tourisme interne constituent les autres axes développés dans le programme avec lequel Moussa Touati espère ratisser large. Fawzi Rebaïne prône le développement, la transparence et l'égalité Le candidat Ali Fawzi Rebaïne du parti Ahd 54, qui plaide pour un régime présidentiel avec un mandat de 5 ans sans limitation, a axé son programme électoral sur le développement, la transparence dans la gestion et l'égalité, selon l'APS qui en rapporte les grands axes. Sur le plan économique, M. Rebaïne souligne l'importance des réformes qui consacrent les règles de transparence, de crédibilité et de fluidité dans les rapports entre les différents acteurs économiques. Il propose également la réhabilitation de la Banque d'Algérie dans ses missions en lui accordant plus d'autonomie et de prérogatives et la création d'institutions financières crédibles. Le candidat Rebaïne compte aussi ouvrir à la concurrence nationale et internationale l'ensemble des secteurs économiques notamment bancaires, assurances, transport et construction. Concernant la décentralisation des pouvoirs, il propose un nouveau découpage administratif avec augmentation du nombre de wilayas et de communes. Le programme du candidat plaide pour l'ouverture des champs des libertés politiques, syndicales et associatives ainsi que pour la réforme du système de sécurité sociale, et l'encouragement du modèle de la santé publique et de l'éducation-formation professionnelle. Le candidat de AHD 54 oeuvre pour le développement d'un système éducatif et de formation, faisant sien les technologies les plus modernes, afin d'offrir au citoyen, explique-t-on, un savoir et une compétence professionnelle reconnus. Il prône également la mise en oeuvre d'assises nationales pour une redéfinition du modèle pédagogique algérien et la refonte du statut de l'enseignant et du chercheur universitaire. Sur le chapitre agriculture, pêche et agroalimentaire, Rebaïne propose la mise en place de filières agricoles spécialisées, d'assurer l'autosuffisance agricole en maîtrisant la carte de production, la mise en place de mécanismes d'affectation et de contrôle des crédits plus efficaces, plaide pour l'assainissement et la libéralisation du foncier agricole et industriel et la réhabilitation des organismes de contrôle des investissements à vocation agricole. H. G.