Au lendemain de l'expulsion vers son pays d'origine d'un Algérien soupçonné de recruter des jihadistes français pour la Syrie, des proches ont affirmé vendredi ne pas y croire, assurant qu'il était parti faire de l'humanitaire. "Quand il est parti, il a dit 'je vais donner un coup de main, il y a des malades'", a affirmé son père, Ferhat Bouhabila, près du domicile familial à Albertville, dans les Alpes françaises. Selon le ministère français de l'Intérieur, Sala Bouhabila, 37 ans, a été interpellé en mars en Turquie dans un autocar convoyant un groupe vers la Syrie, avant d'être remis aux autorités françaises, qui ont immédiatement procédé à son expulsion dans la matinée de jeudi. Il est lié à des "membres de la mouvance islamiste radicale qui ont été impliqués dans le recrutement d'individus pour intégrer des filières jihadistes à destination de l'Afghanistan et de la Syrie", a affirmé jeudi le ministère français de l'Intérieur. Rien n'a filtré sur l'identité et le sort de cinq proches de Sala Bouhabila, également originaires d'Albertville, arrêtés en même temps que lui et qui ont été expulsés de Turquie vers la France. Selon M. Bouhabila, son fils "n'a jamais recruté de jeunes". "Il ne va pas tous les jours à la mosquée, il est innocent, il est gentil, il parle à tout le monde, c'est une erreur", a-t-il répété. "Je n'y crois pas à cette histoire, je crois pas qu'il ait été faire le jihad, on sortait ensemble en boîte de nuit faire la fête, il n'est pas du tout radical", a affirmé un de ses amis, Maydime, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Affirmant qu'il "allait faire de l'humanitaire", il a répété que son ami "ne ferait pas de mal à une mouche". Pour Toufik, un autre proche, "il est un fêtard, il sortait, il vivait comme tout le monde, il n'a rien à voir avec tout ça, peut-être qu'il s'est fait piéger". Pour Abdel, un autre de ses amis, "j'ai entendu dire qu'il était parti faire de l'humanitaire, je suis surpris". L'expulsion de Sala Bouhabila est la première depuis l'adoption la semaine dernière par le gouvernement français d'un plan de lutte contre les filières jihadistes. Actuellement, 285 Français sont engagés sur les théâtres d'opérations en Syrie, 120 sont en transit vers la Syrie et 25 ont été tués lors des combats, selon les autorités françaises.