La Libye peine à redresser la situation sécuritaire Les autorités militaires mettent le cap sur les frontières et se préparent à faire face quelle que soit la menace. Les observateurs et les experts du dossier sécuritaire ne se font pas de doute: ils estiment que le contexte sécuritaire en Libye risque d'engendrer une guerre qui va s'inscrire dans la durée et s'étendre jusqu'au Tunisie. Cela, notamment après l'assassinat d'Ibrahim Al Sanoussi à la tête du département du renseignement libyen. Ce même expert avertissait sur la grande menace qui guette le nord de l'Afrique dans une concordance alarmiste sur le plan sécuritaire qui tend à favoriser un retour assidu des Wahhabo-Salafistes, d'autant plus que plusieurs terroristes partis en Syrie sont rentrés. Ces derniers vont à ne pas en douter, prendre la Libye en otage. Ces mises en garde formulées par des experts dans la lutte antiterroriste, sont prises très au sérieux par l'Algérie qui n'a jamais manqué à ses engagements dans la lutte contre le terrorisme. Les autorités militaires se disent prêtes à user de tous les moyens logistiques et matériels pour contrecarrer les objectifs des criminels. L'Algérie par l'engagement de son armée se prépare d'ailleurs à y faire face mettant à son profit sa longue expérience louée par les plus grandes puissances mondiales. L'Algérie n'aura pas perdu de temps pour prendre des initiatives. Elle a plaidé pour la mise en place d'une stratégie sécuritaire maghrébine, globale, bien imprégnée des dangers et menaces qui pèsent lourdement sur le Maghreb, quant à la problématique sécuritaire. L'Algérie a appelé Rabat à la concrétisation de cette stratégie devant permettre d'aboutir à des mécanismes opérationnels et des structures spécialisées dans différents aspects afin de faire face à la conjoncture sécuritaire actuelle dans la région. Dans cette perspective, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci Bereksi, a déclaré devant la 32e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA): «En attendant le parachèvement du processus consensuel issu de la déclaration d'Alger datant du 9 juillet 2012, nous aspirons à la mise en place d'une stratégie sécuritaire maghrébine globale pour faire face aux dangers du terrorisme, du crime organisé, du trafic de drogue, d'armes et des êtres humains, de l'émigration clandestine et des organisations criminelles.» Dans son intervention, Abdelhamid Senouci Bereksi a souligné que «cette stratégie sécuritaire devrait aboutir à des mécanismes opérationnels et des structures spécialisées dans différents aspects pour faire face à la problématique sécuritaire dans la région». Pour l'intervenant, il est donc «impératif d'éviter l'enchevêtrement et la multiplicité des politiques sécuritaires dans la région maghrébine, en veillant à adapter la coopération sécuritaire avec les stratégies internationales qui font l'objet d'un consensus international et à réaffirmer l'attachement des pays maghrébins à prendre en charge, par eux-mêmes, la sécurité de la région». Par la même occasion, le représentant diplomatique a réitéré la solidarité de l'Algérie avec la Libye qui peine à redresser la situation sécuritaire, réaffirmant «la disponibilité absolue de l'Algérie à fournir tout le soutien et l'assistance nécessaires pour contribuer au renforcement des institutions libyennes dans le cadre de l'Etat de droit». Les déclarations de Abdelhamid Senouci Bereksi, concourent avec la mise en place par l'Algérie, la Libye et la Tunisie d'un mécanisme commun de lutte contre les réseaux terroristes au niveau d'une zone frontalière triangulaire partagée entre les trois pays, sans contrevenir le tracé frontalier de chaque pays. Dans cette stratégie, le trio maghrébin convient de l'échange de renseignements en toute transparence. Ce processus intervient, notamment suite à des donnes sécuritaires qui ont récemment favorisé une recrudescence avérée des actes terroristes, dont trois ont été avortés par l'Armée nationale populaire en l'espace de trois jours. Ce procédé qui est le premier du genre depuis les crises politico-sécuritaires ayant survenu en Libye et en Tunisie en 2011, devrait permettre un échange des informations concernant la mobilisation et les mouvements des réseaux terroristes, notamment Al Qaîda au Maghreb islamique dirigée par le tristement célèbre Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mosaâb Abdel Wadoud et ses branches, à l'image d'Ansar El Charia et Les signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier a été signalé en Libye par plusieurs sources, d'où il compte désormais mener ses activités subversives. Des sources très au fait du contexte sécuritaire ont confié que MBM prévoit dans ses projets dévastateurs de mener des attaques contre des structures sensibles constituant le poumon de l'économie du pays d'où l'inquiétude de l'Algérie quant à l'émergence des groupes terroristes au Sahel, en particulier et au Nord de l'Afrique.