«Il est nécessaire d'accorder la priorité à l'action préventive par la prise en charge des jeunes exposés aux risques.» Afin d'exposer les mécanismes de la prévention des mineurs dans le cadre de la médiation sociale, la Gendarmerie nationale a animé une conférence de presse, hier à Alger, en présence de plusieurs cadres spécialisés dans le domaine. Le phénomène de la délinquance juvénile qui prend une ampleur terrifiante a été parmi les thèmes traités de cette conférence. «Le phénomène de la délinquance juvénile constitue de nos jours l'une des priorités des pouvoirs publics», a indiqué le chef de division de recrutement au commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Amoura Taïb. L'officier supérieur a mis l'accent sur les mécanismes de prévention et les prises en charge des mineurs. «Pour prévenir ce fléau et prendre en charge les aspirations de la jeunesse, il est nécessaire de conjuguer les efforts des différents intervenants qui doivent agir dans un cadre de concertation et de coordination», a souligné l'interlocuteur en expliquant que la lutte contre la délinquance juvénile nécessite un travail profond et sérieux. «Il est nécessaire d'accorder la priorité à l'action préventive par la prise en charge des jeunes exposés aux risques et dangers favorisant la déviance et ce, par des actions conjuguées de la famille, de l'école et de la société civile et enfin des services de sécurité», indique l'officier supérieur. Selon lui, ces derniers doivent agir conformément aux dispositions législatives et réglementaires. En outre, le commandement de la Gendarmerie nationale a décidé la mise en place des brigades spécialisées constituées d'éléments qui suivront une formation spécifique leur permettant de fournir un concours aux brigades lors des enquêtes et investigations relatives aux affaires dans lesquelles sont impliqués des mineurs. «Les éléments de ces brigades au nombre de 90 ont été choisis parmi les gendarmes ayant également un esprit ouvert et vif et un caractère sociable», précise la même source en ajoutant que ces derniers ont suivi une formation dans le domaine de la médiation sociale et les méthodes d'approche correspondant à cette catégorie de personnes. Dans le même ordre d'idées, le colonel a estimé, encore une fois, que les brigades spécialisées sont composées d'éléments spécialement formés pour s'occuper des jeunes délinquants lors des investigations en tenant compte des spécificités de la personnalité des mineurs qui exige un traitement différent de celui réservé aux adultes. Par ailleurs, les missions de ces brigades sont essentiellement l'assurance d'une surveillance des milieux fréquentés par les mineurs, de sensibiliser ces derniers sur les risques de déviance et les conséquences qu'ils encourent du fait de leur comportement ainsi que sur toute incivilité commise par autrui à leur égard. Enfin, l'officier supérieur a déclaré que parmi les perspectives de la Gendarmerie nationale en matière des brigades de protection des mineurs est la création de 40 autres brigades afin d'assurer l'implantation de ces brigades sur le territoire national. D'un autre côté, la directrice du centre spécialisé des cadres de Birkhadem a souligné dans son intervention que des formations sont programmées au profit des cadres de ce corps de sécurité. «Ces formations sont programmées conjointement avec des cadres de la Gendarmerie nationale et des cadres formateurs du Cnfps (Centre national des personnels spécialisés de Birkhadem), elles se dérouleront sous forme de cours théoriques consolidés par des sorties sur terrain», précise la directrice du centre. Elle développe que les formations se dérouleront sur deux volets, théorique et pratique. «Le volet théorique contient des modules spécialisés adaptés au contexte traditionnel et culturel des mineurs algériens, à savoir: éléments de psychologie du développement de l'enfant et de l'adolescent, éléments de la criminologie juvénile, techniques de communication et gestion des conflits et autres», explique-t-elle en donnant un autre exemple sur le second volet «des visites de formation seront effectuées aux établissements de sauvegarde des mineurs au niveau d'Alger afin d'avoir une idée concrète sur les modalités de travail avec cette catégorie», conclut la responsable.