La récente polémique autour du complexe pétrochimique d'El Kseur a été une opportunité arrivée à point nommé pour informer un tant soi peu l'opinion locale sur la réalité de la situation des grands projets structurants inscrits au profit de la wilaya de Béjaïa. Principale préoccupation des citoyens et des opérateurs économiques, la situation d'avancement de différents projets reste un sujet de débat parmi tant d'autres. Même si les petits projets subissent, également, le même sort, les projets structurants sont les préoccupations majeures des élus aussi bien nationaux que locaux. Ces derniers ne ratent aucune occasion pour mettre la pression sur le wali et à son exécutif. L'échangeur des Quatre-Chemins, la pénétrante autoroutière, le centre hospitalo-universitaire, la centrale pétrochimique, l'évitement de la ville de Kherrata,... font souvent parler d'eux-mêmes. Si la récente visite du ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, s'est singularisée par un satisfecit, qui, même s'il n'est pas partagé, reste une halte pleine de mises au point. L'échangeur des Quatre-Chemins devrait être livré en octobre 2014. Un premier ouvrage est déjà opérationnel. Alors que la contrainte, née de l'opposition des riverains, a été levée par les services compétents qui ont décidé, au début de l'année 2011, de le prendre en charge en préservant l'intérêt des contestataires par la conception d'un nouveau tracé, une autre contrainte est venue avec la société Sonatrach qui s'y est opposée arguant l'empiètement du projet sur le couloir de servitude de son pipeline. En 2012, enfin, le chantier a débuté pour un délai de réalisation de deux années. On en est à la troisième année. Il faut donc accélérer la cadence. Evalué à 200 milliards de centimes, ce projet comprend quatre ouvrages, huit rampes, deux carrefours plans et l'aménagement de liaisons routières sur plus d'un kilomètre. De quoi rendre fluide la circulation au niveau de ce carrefour qui marque l'entrée de la ville de Béjaïa. L'autre projet structurant inscrit à l'actif de Béjaïa, en l'occurrence la pénétrante autoroutière, sur lequel pèsent beaucoup d'espoirs pour le développement économique de la région, avance raisonnablement. Les délais peuvent même être revus à la baisse depuis que la contrainte de l'opposition des propriétaires terriens a été levée en partie. Les pouvoirs publics ont mobilisé quelque 810 milliards de centimes pour le dédommagement des expropriés du projet de la pénétrante, mais aussi pour y déplacer les différents réseaux. Perçue comme une initiative structurante, qui permettra à l'ensemble de la région de la Soummam d'améliorer ses performances socio-économiques, notamment le port avec l'acheminement rapide des marchandises vers les autres régions du pays, la pénétrante avance donnant de plus en plus d'espoir d'aboutir. Les 30 km libérés vont être bitumés et devenir opérationnels sous peu afin de permettre le lancement en parallèle des travaux sur la RN 26 dont le dédoublement est au programme. L'évitement de la ville de Kherrata, qui devait être livré en mai 2013, peut devenir opérationnel. L'opposition d'un propriétaire terrien a retardé sa livraison depuis plus d'une année. Le coût de réalisation de cet ouvrage d'art, long de 3 kilomètres, est estimé à plus de 270 milliards de centimes. Le projet consiste, pour sa première phase, en la réalisation de deux viaducs, de deux tronçons de route en plus d'un échangeur. Le projet pétrochimique a, bel et bien, été retenu pour la wilaya de Béjaïa. Un acquis de plus qui emploiera près de 3 000 personnes. Le centre hospitalo-universitaire, créé sur papier en 2009, malgré le retard, ses travaux seront entamés cet été, à en croire la déclaration du ministre de la Santé, lors de sa récente visite dans la wilaya de Béjaïa. Il verra le jour sur le site de Djebira, dans la commune de Boukhelifa. La commission ministérielle de choix du site devant accueillir le nouveau CHU a fait une première visite des sites proposés. D'une capacité de 500 lits, ce CHU sera aussi un projet créateur d'emplois directs et indirects. Voilà le dernier constat que l'on peut faire de la réalisation des projets inscrits au profit de la région de Béjaïa. Est-ce pour autant qu'il faut se laisser aller à la confiance? Non! rétorque un élu. «Nous devons être à l'affût et suivre à la minute la situation, sinon on risque tout simplement d'être pris au dépourvu», nous déclare-t-il. Voilà une prise de conscience qui manquait jusque-là. Pourvu que ça dure.