Le ministre de la Justice, garde des Sceaux La visite du ministre de la Justice à l'Ecole des gardiens de prison à Sour El Ghozlane (Bouira) a été un bon signe pour les fans de la réforme de la justice. A la veille du mois sacré du Ramadhan, Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a décidé de se rendre à Sour El Ghozlane (cour de Bouira) en vue de concrétiser une visite de travail où se trouve l'Ecole nationale des agents et officiers chargés de la rééducation et l'insertion, un bel acquis national. Par la même occasion, les promos baptisées du martyr du devoir, Nourredine Layadi, en 1995 et Ahmed Timzine dont les parents étaient venus de loin pour être honorés par le ministre de la Justice ravi de vivre cette journée. Il est vrai que le ministre s'intéresse à son secteur dans son «tout». Il ne fait pas de «gros» mais dans le détail. Il est derrière la petite et la grosse. Et cette visite l'a prouvé. Les gardiens de prison sont aussi un souci pour le premier responsable de la magistrature. Et son souci commencera ce jeudi, le dernier de Chaâbane, par une pertinente question à Mokhtar Filioune, le directeur des prisons pour écrire simplement: «La formation dure combien de temps?» «Un an!» Tayeb Louh qui avait à sa droite le sympathique et dynamique wali de Bouira lui-même assis aux côtés du président de l'APW. En face, l'équipe des magistrats locaux parmi lesquels nous reconnaissons outre Kebir Leghridi, le procureur général, le président du tribunal administratif et les «drôles» de dames filles de Dame justice, la bâtonnière, Ouafia Sidhoum, Naït Kaci, la première présidente de cour de Bouira et ce, depuis onze longues années, la mignonne présidente du tribunal de Sour El Ghozlane, sa collègue de Bouira, la commissaire d'Etat du tribunal administratif, les autorités militaires et Kilani Zerouala, le directeur du recrutement de l'Ecole des gardiens de prison, toujours élégant, efficace et disponible du haut de ses 1,90 m. Le directeur Abdelhak Bellamri est sur un nuage... L'accueil agréable réservé à la délégation ministérielle a été plutôt bien accueilli par Louh qui devait, en cours de route, prier Allah de ne pas se heurter, un choc, comme celui subi au Val d'Hydra à l'Ecole supérieure de la magistrature. Loin s'en faut. L'organisation frisait la perfection n'était la pertinente remarque du ministre autour du laisser-aller qui crève les yeux confiné aux herbes sauvages qui tapissaient les abords de l'école. «La propreté, la bonne tenue, la correction, les sourires, la bonne hygiène font du bien aux visiteurs et aux élèves en formation» avait-il dit entre les dents avant de s'étendre sur la durée de la formation malgré le bac, la licence vu le niveau de terminale pour les candidats. Le métier de gardien mérite beaucoup de considération et ne peut pas être élève sous-off ou officier qui veut. Tous les critères sont exigés. «Un accompagnateur de détenus doit avoir une formation spécifique tout comme l'appariteur du ministère ou de l'inspection générale!», confie un matou qui traîne dix-huit ans de carrière. Un autre avec ses douze ans, se plaint du salaire. «Un collègue, un chef qui touche mieux ne peut qu'avoir un sale air.» Pourtant, avant l'ouverture de la cérémonie de sortie de promotion solennellement par Louh, les sourires étaient rois, malgré la douleur d'une maman, d'une veuve et de son fils qui sont venus vingt ans après, recueillir l'hommage de la justice et de son premier responsable. Le Dr Ahmed Chafaï, le directeur du centre de recherche juridique et judiciaire aurait été plutôt ému par la bise sur le front de la vieille dame que le ministre avait enlacée filialement. Les larmes avaient déjà coulé avant la bise et au cours de la parade des gardiens des 18e et 19e promos qui portent les noms de victimes du devoir. Auparavant, Louh était descendu de la tribune inspecter la troupe mise en place en deux temps trois mouvements dans un ordre parfait, fruit certainement d'une longue et minutieuse préparation. Le directeur de l'école est franchement à féliciter car en six années de bonne gestion il a réussi, nous confie Fodil E. de Marmoura, à faire d'une minable bicoque une école moderne. La modernisation! une réalisation, chère à Louh qui en fait son cheval de bataille au même titre que la formation continue. Et à propos de formation, le ministre, très décontracté en cette fin de Chaâbane, a dit sa détermination à prolonger les études, à enrichir les programmes et surtout à tout moderniser pour rattraper le moindre retard car la fleur qu'avait lancée Mokhtar Filioune, le boss des taules du pays n'a pas satisfait Louh qui aurait entendu son collaborateur parler et comparer avec l'Union européenne et rien d'autre! Après le speech de bienvenue du directeur ravi d'étaler la réalisation de tout le personnel de Sour El Ghozlane et ressentir une légitime fierté. Il l'a fait de la même manière que celle qu'avait faite la bâtonnière Ouafia Sidhoum en l'occurrence, réunir au plus tôt les bâtonniers du pays là où le ministre le voudrait. Louh a craché son plus beau sourire car content que cette avocate fut élue au début de son «règne» celui consacré au succès de la réforme de la justice. Le même sourire avait pris place sur la mine radieuse du ministre devant la charmante Naït-Kaci qui sait - sans le crier sur tous les toits - que la cour de Bouira possède les meilleurs magistrats du pays, et ce, sur tous les plans. Bouira est un vaste carrefour, bien tapi entre Tizi, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj et M'sila. Un carrefour où se trouvent des magistrats originaires de Annaba, Mascara, Constantine, Sétif, Tizi Ouzou, Alger et autres Oran. Les quatre tribunaux de Lakhdaria, Bouira, Sour El Ghozlane et Aïn Bessem, avec une annexe à Mechdallah... exercent dans une atmosphère sereine et donc l'Ecole des gardiens ne peut que suivre ou...fermer car en attendant l'achèvement de l'Ecole de Koléa (Tipasa) les promos pleuvent. La 18e promo a donné 188 dont 19 filles. La 19e,elle, a permis à l'école de dégager sur les prisons 1 524 dont 188 filles à dispatcher sur les villes de M'sila, Ksar Chellala, Sour El Ghozlane et Sidi Bel Abbès. Les officiers envoyés à M'sila sont au nombre de 188. Au total, 2144 agents et officiers exercent comme ils ont appris à le faire. Ainsi sur ce plan, Louh n'a pas de sang d'encre à se faire car le métier, le professionnalisme sont là et les soucis du ministre sont ailleurs, sachant pertinemment que les réactionnaires de la magistrature souhaitent ardemment l'échec de la réforme? mais la volonté d'Allah sera que partout, le même état d'esprit qui anime les responsables et magistrats lesquels adhèrent pleinement au grand projet qui doit voir les premiers bourgeons fleurir dans très peu de temps. Et ce ne sont pas les ragots de certains renégats à l'affût de tout ce qui peut nuire à la réforme, qui vont rire en dernier, i-e le jour où sera consacré l'éclatant succès de la réforme et alors, demain il fera très beau sur la magistrature. A tous nos amis magistrats, lecteurs de cet espace qui est le leur, bon Ramadhan et excellent rendement partout où le glaive et les bras de la balance danseront la... «samba» cette danse d'actualité.