Rien ne va dans la commune de Hassi Bounif, localité située dans la partie est d'Oran. Cette dernière vit, ces derniers jours, au rythme effréné d'une grogne sociale marquée par une montée au créneau de ses habitants en observant de manière récurrente, des mouvements de protestations. Le dernier en date remonte aux débuts de cette semaine, lorsque plusieurs manifestants, chauffés à blanc, se sont déchaînés avant de s'en prendre aux édifices publics de leur municipalité. Dans la tourmente, les forces de l'ordre sont intervenus et ont procédé à l'arrestation de 18 émeutiers. Présentés devant le parquet près le tribunal de Gdyel, trois manifestants ont été mis sous mandats de dépôt tandis que le reste, soit 15 individus, ont été placés sous contrôle judiciaire. Les mis en cause sont accusés de destruction de biens publics, attroupement et obstruction à la voie publique. Cette forme de «désobéissance» est survenue juste après l'intronisation d'un nouveau P/APC, en remplacement de son prédécesseur relevé de ses fonctions par la wilaya d'Oran, vu ses démêlées avec la justice pour plusieurs affaires liées à la mauvaise gestion de la commune, passation de marchés en violation du Code des marchés et dilapidation des deniers publics. Fraichement installé à la tête de l'APC de Hassi Bounif, le nouveau maire a tenu un discours à la fois exacerbant et acerbe à l'encontre de deux élus locaux, les accusant d'être à l'origine de la vague de violences qui sévit dans la municipalité. Il dira en ce sens, que «les deux élus locaux sont irréfutablement les commanditaires des mouvements de protestations, étant donné que l'actuel exécutif communal ne va pas avec les intérêts personnels des deux individus». Le maire, ne citant tout de même pas ses détracteurs, croit dur comme fer qu'«il n'y a jamais de fumée sans feu». Et d'ajouter, en affirmant que «le but recherché à travers ces protestations est de déstabiliser l'APC». Les dernières manifestations ont sérieusement ébranlé le chef-lieu de la commune. Dans le premier, plusieurs dizaines de jeunes, hommes et femmes ont, avant de fermer l'APC, assiégé son enceinte revendiquant leur droit au logement. Les employés municipaux, eux, ne sont pas restés inertes devant l'état de fait accompli auquel ils sont livrés à chacune des grognes sociales. Passés à l'action, ces municipaux ont, à leur tour, observé leur mouvement dans lequel ils ont dénoncé l'insécurité ambiante qui marque l'exercice de leurs fonctions. Un autre mouvement a eu lieu tout récemment dans lequel plusieurs familles sont montées au créneau pour revendiquer leur droit au couffin de solidarité de Ramadhan. La distribution de denrées alimentaires n'est pas passée sans incidents, notamment après que le dépôt communal dans lequel ont été emmagasinés les couffins de Ramadhan ait été cambriolé. Plusieurs dizaines d'hectolitres d'huile et autres produits alimentaires se sont volatilisés. Les voleurs ayant accompli leur forfait, n'ont laissé aucune trace. L'enquête ouverte se poursuit encore. Ajouter à cela, le climat d'insécurité qui règne dans le chef-lieu. Des dealers et vendeurs d'alcool se disputant le terrain, ont instauré leur diktat. Tout récemment, deux bandes rivales se sont livrées à une bataille sans merci, plongeant les habitants de la localité de Hassi Bounif dans la désolation et le désarroi, vu la panique qu'elles ont semée.