Cette opération intervient au moment où des redditions sont signalées dans la région. Les forces de sécurité en opération dans la wilaya de Relizane ont réussi à éliminer 8 terroristes et à récupérer leur armement composé de 3 kalachnikovs, 3 fusils Seminov, un fusil à pompe et un autre de chasse. Cette opération importante par son bilan intervient au moment où des redditions de terroristes sont signalées dans la région. C'est dans le massif boisé qui surplombe la région comprise entre Mendès et Relizane que les éléments de l'ANP ont réussi à accrocher le groupe terroriste probablement affilié au HDS, un groupe né de la scission de katibet d'avec le GIA au lendemain des grands massacres de Had Chekala et Remka, perpétrés au mois de février 1997. Ce groupe qui s'est signalé par des embuscades sanglantes tendues à des convois de l'ANP et de la garde communale, avait refusé l'offre de reddition dans le cadre de la loi sur la concorde civile au mois de janvier 2001. Salim Al Afghani qui s'était autoproclamé émir du groupe avait refusé tout contact avec le GIA et le Gspc à l'époque. Mieux encore, il se considérait comme le seul défenseur de la ligne djihadiste. Il avait, dans de nombreux communiqués et opuscules, rappelé les conditions qui avaient donné naissance à son groupe qui prônait, selon les termes d'un communiqué, le djihad contre le taghout tout en épargnant les civils et les citoyens sans défense. Cette guerre sélective a été justifiée par nombre d'observateurs par le souci de cet émir de ne pas se mettre à dos les habitants de Remka, Aïn Tarik, Had Chekla ou encore Mendès, qui avaient souffert les affres du terrorisme de 1992 à 1998 date de la trêve décrétée par l'émir régional de l'AIS, Benaïcha. En agissant de la sorte, il comptait se dédouaner auprès des populations qui avaient refusé de quitter leurs terres même aux pires moments des massacres collectifs. Salim El Afghani avait refusé de se noyer dans le Gspc ou encore dans le Gspd de Abdelkader Saouane qui n'hésitait pas durant les années 2001-2002, à faire des incursions sanglantes dans ce qu'il considérait (Salim El Afghani Ndlr) comme son fief. Les massacres de fellahs (17 à Aïn Defla) ou encore celui des 13 élèves d'une école coranique, en 2002, non loin de Boukadir, constituaient une façon de pousser Salim El Afghani à changer de mode opératoire et à quitter ses casemates de Aïn Tarik. Au cours de l'année 2003, Hassan Hattab avait dépêché des émissaires dans la région pour inviter Salim El Afghani à intégrer ses rangs. Toutes ses tentatives de fédérer l'aile salafiste ont buté sur le refus de l'émir du HDS de fondre son groupe dans une formation qui a prêté allégeance à Al Qaîda au lendemain des attentats du 11 septembre. Il estimait que le Gspc devenait un groupe «non fréquentable, car pourchassé par toutes les polices du monde dans le cadre de la traque déclenchée au lendemain de la double attaque contre le WTC». Le HDS, avec un effectif très réduit, soumis aux frappes des forces de sécurité et coupé de ses groupes de soutien démantelés pour la plupart à la suite d'opérations coups-de-poing menées dans le tissu urbain des grandes agglomérations de la wilaya de Relizane restait confiné dans des caches souvent harcelées par les forces combinées. Cette tactique utilisée par le commandement de l'ANP a contraint ses éléments à rester terrés dans des caches en pleine forêt. D'ailleurs, au cours de l'hiver rigoureux de l'année 2001, plusieurs sont morts de faim et de froid, ce qui avait contraint beaucoup de rescapés soit à se rendre avec armes et bagages aux forces de sécurité soit à vivre de chapardages en s'attaquant de nuit aux fermes isolées pour voler de la nourriture. La dernière opération des forces de sécurité, qui a mis hors d'état de nuire 8 terroristes, intervient aussi après l'élimination de plusieurs éléments qui tentaient d'implanter le HDS dans le tissu urbain du centre-ville d'Oran, une façon de faire quitter à ses éléments les monts de l'Ouarsenis soumis au pilonnage de l'artillerie. Toutes ses tentatives se sont soldées par un échec, plusieurs de «ses envoyés» ont été éliminés et les noyaux de soutien qu'il tentait d'implanter démantelés. Ce coup d'éclat des forces de sécurité est un coup très dur porté à ce groupe qui a enregistré, ces derniers temps, plusieurs défections. Plusieurs de ses éléments approchés par leurs familles ont préféré se repentir pour bénéficier des dispositions d'allègement des poursuites judiciaires engagées contre le terrorisme. Cette saignée, qu'aucun bilan officiel n'est venu quantifier, est une réalité palpable, selon des sources de la région, puisque pour bon nombre de Relizanais, tous les axes routiers qui constituaient, à l'époque, de véritables coupe-gorge sont aujourd'hui sécurisés après les nombreuses redditions qui ont affecté les rangs du HDS.