Le bétail sous haute surveillance Depuis la détection des premiers cas à Darguina et de deux autres à Boukhlifa, vendredi dernier, pas moins de 65 bêtes ont été contaminées à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa. Les marchés à bestiaux en activité dans la wilaya de Béjaïa sont fermés depuis vendredi dernier par arrêté du wali. Cette première mesure prise pour parer à toute éventualité de contamination du cheptel ne s'est pas soldée par des résultats escomptés. Pas moins de 65 bêtes, dont 58 têtes bovines, 2 caprines et 5 ovines ont été enregistrées à travers les communes de la wilaya de Béjaïa, a-t-on indiqué au niveau de l'inspection vétérinaire. Les 58 têtes bovines affectées par cette maladie qui a fait des ravages en Tunisie et à l'est du pays ont été abattues suite à la constatation des symptômes cliniques par les services vétérinaires lors de leurs différentes opérations de contrôle effectuées à travers les abattoirs communaux de la région, dont les plus touchées sont Béjaïa, Seddouk, Boukhelifa, Darguina, Kherrata. Conséquemment, la fièvre aphteuse, apparue officiellement dans la wilaya de Sétif le mois de juillet et depuis vendredi dernier à Béjaïa, a été suivie de mesures à caractère «purement préventif», qui interdisent également les déplacements des bêtes entre les wilayas sauf en cas de délivrance d'autorisations dûment signées par les services vétérinaires. Les nombreux cas qui se sont avérés ont été contaminés bien avant les mesures préventives, croit-on savoir. La direction des services agricoles s'est immédiatement mobilisée en dépêchant les vétérinaires des secteurs public et privé dans les différentes régions de la wilaya pour effectuer des analyses. En attendant les résultats, la direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa (DSA), a parallèlement placardé une série de recommandations pour informer les éleveurs sur les mesures à prendre pour parer à d'éventuelles apparitions de cette maladie virale, touchant principalement le cheptel bovin et ovin. Pratiquement, tous les villages de la région étaient destinataires d'un avis aux éleveurs, où il est fortement conseillé de respecter stricto sensu les mesures de prévention contre cette maladie. Celle-ci continue à apparaître. Deux foyers avérés de fièvre aphteuse ont été enregistrés respectivement au village Tidjounane et Tinebdar. Deux cas décimés aussitôt. Depuis la détection des premiers cas à Darguina et à Boukhlifa, vendredi dernier, la pathologie s'est invitée dans d'autres régions. La panique a gagné bien des éleveurs. Ces derniers affichent sérieusement leurs inquiétudes en dépit des assurances ministérielles quant aux remboursements des dégâts occasionnés par cette maladie. Du coup, les éleveurs ne savent pas comment cela se produirait concrètement. On s'interroge notamment si le remboursement concernerait tous les paysans ou seulement les éleveurs assurés. Cette situation a engendré, par ailleurs, une baisse dans les prix des bêtes. C'est ce qu'ont révélé certains éleveurs que nous avons rencontrés, lesquels appréhendent cette maladie même si les mesures préventives peuvent assurer une immunisation contre l'apparition de cette maladie hautement dangereuse, rassurent de nombreux vétérinaires qui mettent en avant la nécessité de respecter les règles d'hygiène applicables aux enclos, bâtiments, véhicules et équipements, ainsi que la surveillance et la déclaration des cas de maladie. Il y a lieu de noter que la fièvre aphteuse est une maladie d'origine virale inscrite à la nomenclature des maladies réputées contagieuses. Elle touche tous les mammifères bi-ongulés (bovins, ovins, caprins et porcins) et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosion sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons. Les signes cliniques les plus évidents de la fièvre aphteuse sont les ampoules «vésicules», décelables sur le museau, la langue, les lèvres, entre les orteils, au-dessus des onglons et sur les trayons. D'autres signes comme la fièvre, la dépression, la perte d'appétit ou une diminution importante de la production laitière sont considérés comme des alertes.