Tlemcen, Oran et Béchar demeurent les régions où les saisies de psychotropes sont très importantes. L'Algérie a célébré hier la Journée mondiale de la lutte contre la drogue qui coïncide avec le 26 juin de chaque année. Ce phénomène devient de plus en plus inquiétant. Les quantités de résine de cannabis et d'autres stupéfiants saisis par les services concernés ne cessent d'augmenter. Ainsi donc, pour seulement le premier trimestre de l'année en cours, 1.922,8 kg de résine de cannabis et 27.680 comprimés psychotropes ont été saisis par la Gendarmerie nationale. Durant la même période, les services des douanes opérant, soit aux frontières ou au niveau des ports, ont procédé à la saisie de 71,390 kg de cannabis. Selon les statistiques établies par cette institution, les wilayas de Tlemcen, Oran et Béchar demeurent les régions où les saisies des psychotropes sont très importantes. Ces régions sont considérées comme de véritables zones de transit du fait de leur voisinage avec le Maroc, grand pays producteur de cannabis. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, M.Abdelaziz Belkhadem a, en marge de la cérémonie de commémoration de la Journée mondiale de la lutte contre la drogue, organisée par l'Office national de la lutte contre la drogue (Onlcdt), déclaré qu'«une proposition a été faite aux pays producteurs de cannabis pour réduire leur production et la remplacer par d'autres cultures» il a rappelé par là-même que l'Algérie vient d'être élue à la vice-présidence d'un organisme international de lutte contre la drogue. De son côté, le directeur de l'Onlcdt, M.Boukhari, a déclaré que «la décennie du terrorisme qu'a traversée notre pays a fait que les services de sécurité n'arrivaient plus à s'occuper de la traque des trafiquants de drogue. Le phénomène s'est vite accentué sans que l'on s'en rende compte...». Cela explique, sans l'ombre d'un doute, le fait que les quantités de drogue saisies durant cette période soient en nette régression. A titre indicatif et selon les chiffres établis par la direction générale des douanes, en 1994, les services de cette institution avaient saisi 1045,981 kg de cannabis contre 670,087 kg en 1995 et 391,23 kg l'année suivante. Cette régression est due à la seule raison que les services censés lutter contre ce phénomène, en l'occurrence la Gendarmerie, la Dgsn, les douanes, étaient beaucoup plus préoccupés dans l'éradication du terrorisme qui a durement frappé l'Algérie. D'autre part, d'après l'enquête menée dans le milieu universitaire, par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le fléau de la toxicomanie se montre plus que jamais menaçant. En effet, les conclusions de cette enquête, menée auprès d'un échantillon de 1110 résidentes à travers sept cités universitaires, dans la capitale, ont révélé que 13% des étudiantes s'adonnent à la drogue. Ces chiffres sont insignifiants par rapport au vaste réseau opérant à travers les cités que compte l'Algérie. Maintenant, à qui incombe la responsabilité? Le ministre des Affaires religieuses, M.Ghalamallah, lui, parle du rôle que jouent les mosquées. «10 millions d'Algériens fréquentent les mosquées (...) et je peux affirmer que ces fidèles ne s'adonnent pas à la drogue...» a déclaré le ministre des Waqf. La ministre déléguée auprès de la Famille, elle, cite le rôle de la famille dans le développement idéal de l'enfant. Toutefois, plusieurs stratégies ont été élaborées par le gouvernement en vue de réduire les préjudices de ce fléau. A cet effet, on cite les quatre enquêtes entamées par le laboratoire de prévention et d'ergonomie et qui sont en cours de réalisation. Mais ces enquêtes verront-elles le jour? Désormais, les autorités sont appelées à se pencher sérieusement sur ce fléau avant que le naufrage ne survienne.