Depuis son incarcération le 28 juin dernier, l'état de santé du Président-directeur général du groupe de presse Erraï El Aam, Ahmed Benaoum, ne cesse de se dégrader au point que sa vie est en danger. En effet et selon un communiqué rendu public par le collectif des journaux Er-Rai qui rapporte les propos de sa femme, Ahmed Benaoum connaît des pics réguliers de tension artérielle. Pour le collectif, qui dénonce les conditions d'incarcération, «son maintien dans les conditions actuelles de détention lui font encourir de graves et sérieux dangers du fait que les structures sanitaires de la prison d'Oran ne sont pas pourvues ni en ressources humaines encore moins en équipements qui leur permettraient la prise en charge d'une situation médicale délicate comme celle d'Ahmed Benaoum». D'ailleurs, Mme Benaoum dans une lettre adressée au procureur général près la cour d'Oran rappelle que son époux a subi le 25 juin 2002 un triple pontage coronarien qui «l'oblige à un suivi médical rigoureux dans des structures sanitaires adéquates», avant d'affirmer que «depuis dix ans mon époux souffre d'une tension artérielle sévère qui nécessite , de l'avis des médecins traitants, un suivi et un contrôle réguliers en milieu cardio-vasculaire». Par ailleurs, la rédactrice du document soulève le problème des structures sanitaires des institutions carcérales nationales : «Vous conviendrez, M. le procureur, qu'aucune structure pénitentiaire dans notre pays ne dispose de moyens et de capacités de suivi et d'accueil d'un patient atteint d'une telle maladie». Une vérité que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaiz, a reconnu devant les parlementaires en déclarant que «sur les 170 institutions pénitentiaires que compte le pays, 65 ont été construites en 1900, alors que 15 l'ont été entre 1900 et 1962». D'ailleurs, il a soulevé le manque d'espace et de structures au sein de ces institutions. «Chaque prisonnier a droit seulement à 1,68 m2 alors que les normes internationales sont de 12 m2» a-t-il souligné. Néanmoins, et loin de remettre en cause le verdict prononcé par la cour d'Oran, Madame Benaoum demande l'indulgence du procureur. «Je demeure convaincue qu'à la lecture de cette lettre, vous allez immédiatement ordonné l'auscultation du «détenu», Ahmed Benaoum, et autoriser son transfert dans une structure sanitaire appropriée», écrit-elle. Pour rappel, Ahmed Benaoum a été condamné au même titre que le directeur du journal Erraï, Ahmed Oukili, à une peine de deux mois de prison ferme pour «outrage à corps constitués» par le tribunal d'Oran assortie d'une amende de 10.000 dinars chacun.