C?est ce matin que le directeur du groupe presse Erraï El-Aam, Ahmed Benaoum, arrêté jeudi matin par la police, devait être présenté devant le procureur de République près du tribunal d?EsSedikia à Oran. Accusé d?«appropriation de biens publics et faux et usage de faux, suite à une série de plaintes de l?Opgi d?Oran, des services agricoles et des domaines de l?APC d?Es-sénia, et d?avoir acquis frauduleusement un bien appartenant à l?entreprise Sacopet d?un terrain agricole», il devra répondre à toutes ces inculpations. Des affaires qui, selon son avocat, datent de 1979 et sur lesquelles la justice a déjà tranché. Dans un communiqué rendu public, le collectif de Erraï El-Aam, le Journal de l?Ouest et Détective déclarent que 32 journalistes de ces titres ont été «interpellés» jeudi dernier et invités à rentrer dans les locaux du commissariat au moment où ils observaient un sit-in, le motif : «attroupement non autorisé». Ils ont ainsi été soumis à des interrogatoires «pendant cinq heures», qui ont porté sur «la ligne éditoriale du journal, en raison de contacts établis avec certaines ONG à des articles relatifs à la situation sécuritaire et politique du pays». Il est à rappeler que Erraï est suspendu depuis le 17 août dernier. Par ailleurs, la Ligue algérienne de la défense des droits de l?Homme d?Oran (LADDH) condamne ces procédures et relève dans un communiqué rendu public hier que Ahmed Benaoum a fait «l?objet d?un véritable enlèvement» près de son domicile et sans les «moindres modalités d?usage».