La Turquie a ouvert hier sa frontière à des centaines de Kurdes syriens fuyant la poussée des jihadistes dans le nord-est de la Syrie, ont rapporté en direct les chaînes de télévision turques. Des centaines de déplacés s'étaient massés depuis jeudi à la frontière de la Turquie qui dans un premier temps avait refusé d'accueillir les réfugiés, préférant leur porter assistance en sol syrien. Au total, plusieurs centaines de personnes, principalement des femmes, des personnes âgées et des enfants, entraient en Turquie sous l'oeil vigilant des forces de sécurité et des caméras de télévision, a montré la chaîne d'information CNN-Türk. Les déplacés qui portaient sur le dos le peu d'objets emportés en hâte de leurs foyers montraient pour la plupart des signes de grande fatigue et une femme s'est évanouie en entrant sur le territoire turc avant d'être soignée par les équipes de santé dépêchées sur place. Les soldats turcs ainsi que des kurdes de Turquie qui ont de la famille parmi les déplacés, aidaient les réfugiés à passer la frontière, leur offrant de l'eau et de la nourriture. Les forces de sécurité turques ont fait usage dans la matinée de gaz lacrymogènes et de canons à eau sur le territoire turc pour disperser une centaine de manifestants qui protestaient contre le refus initial des autorités d'Ankara de les accueillir. Pendant plus de 24 heures, la Turquie a refusé d'accueillir les déplacés dont le nombre a atteint par moments plus de 3.000, selon la presse turque, massés le long des barbelés qui séparent les deux pays à proximité de la localité turque de Dikmetas (sud-est).