Les Algériens sont sérieusement intéressés par l'achat du modèle de véhicule Renault sorti prochainement de l'usine de Oued Tlélat. Une seule question hante les Algériens et ils veulent tous savoir combien va leur coûter la future Symbol made in Algeria. Mais leur soif de connaissance ne sera étanchée que demain lors de l'inauguration de l'usine. Les autorités algériennes comme les Français n'ont pas voulu communiquer sur le dossier. Le ministre de l'Industrie estime qu'il appartient aux propriétaires du projet de dévoiler ce genre d'informations. Même la conférence économique achevée la semaine dernière n'a pas apporté du nouveau à ce sujet. Un responsable de Renault s'est contenté de mettre l'accent sur l'emploi et la formation, ainsi que la sous-traitance. Le coût de l'emploi et le prix des composants, importés pour la plupart, sont des éléments de formation du prix. Il est même demandé que les taxes douanières soient réduites pour répercuter cette éventuelle baisse sur le prix final mais les autorités algériennes ne sont pas encore sûres qu'elles répondront favorablement à cette requête. Faute de communication sur le prix, Français et Algériens préfèrent mettre en avant d'autres aspects de cette opération d'ouverture de l'usine qui a des allures d'une nouvelle preuve, non seulement de solidité des relations économiques entre les deux pays, mais aussi des liens diplomatiques. D'ailleurs, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, se rendra le 10 novembre à Oran pour participer demain à l'inauguration de l'usine. Il coprésidera avec Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, le deuxième Comité mixte économique franco-algérien. Selon l'ambassade de France à Alger, «ce déplacement illustre le partenariat stratégique fort et confiant que nous avons construit avec l'Algérie». Un déplacement qui dépasse les simples relations économiques pour s'étendre à d'autres relations bilatérales comme la coopération sur les questions régionales, par exemple sur le Mali et la Libye. L'ambition de la France à travers ce projet est de renforcer le partenariat économique, notamment en encourageant les projets industriels franco-algériens. Laurent Fabius soulignera en particulier à l'occasion de sa visite, les quatre priorités dans ce domaine, à savoir: le développement des infrastructures et des transports, la promotion de projets de villes nouvelles aux normes internationales, le développement de la coopération en matière de tourisme et l'innovation en matière d'énergie. En outre, plusieurs entreprises et opérateurs français accompagneront à cette fin les ministres. Pour Renault Algérie, l'ambition est de créer en Algérie une entreprise globale afin de lancer une véritable filière automobile, notamment avec l'agrément pour Renault Algérie académie pour contribuer à la formation. Cela est perçu comme un moyen de s'implanter durablement en Algérie et de créer de la valeur ajoutée avec des sous- traitants.