Plus que quelques jours et on verra la Symbol algérienne sur nos routes Un projet qui a permis «la création de 350 emplois directs en plus des emplois indirects qui seront créés par la sous-traitance». La visite de trois jours effectuée par l'ambassadeur de la France à Oran a été une occasion pour la France de réitérer solennellement sa volonté quant à investir dans un terrain qu'elle a «perdu» depuis sa «frilosité», lorsque l'Algérie subissait les affres du terrorisme durant la décennie noire. Se replacer en tant que premier partenaire économique de l'Algérie, constitue l'une des ambitions principales qui «hantent» les esprits des responsables de l'Hexagone, la France. Par où recommencer? La France ouvre plusieurs fronts pour réinvestir de plus belle. Sinon comment interpréter que durant son séjour à Oran, le diplomate français, Bernard Emié, s'est entretenu avec le wali d'Oran, les présidents de l'APW et de l'APC, comme il a rencontré des représentants de la communauté française et les principales entreprises françaises activant dans l'Ouest algérien? Cela se dessine à la faveur des multiples déclarations faites par les officiels français ainsi que par le biais de plusieurs actions communes menées par l'Algérie et la France. Mais surtout à la faveur de l'organisation prochaine de la réunion du comité mixte économique franco-algérien (Comefa). La rencontre se tiendra le 10 novembre à Oran, alors que la 2e réunion du comité intergouvernemental de haut niveau, Cihn, est prévue pour le mois de décembre prochain à Paris; elle sera présidée par les Premiers ministres des deux pays. La France met le paquet pour faire face aux autres concurrents européens qui s'intéressent au marché algérien. La visite de trois jours effectuée à Oran par l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, n'a laissé aucun doute sur cette ambition indiquant que «dans le domaine économique, nous avons l'ambition d'être ici encore plus présents et d'attirer des investisseurs français et d'organiser des co-localisations et d'aider à l'importation de l'industrie en Algérie». Et d'ajouter que «nous avons cette ambition d'avancer et redevenir le premier partenaire économique». Pour le représentant diplomatique de la France à Alger ce partenariat se traduit par «la concrétisation de projets emblématiques dont la prochaine inauguration de l'usine de montage automobile Renault, implantée à Oued Tlélat par le Premier ministre Abdelmalek Sellal». Les atouts d'un partenariat Un projet qui a permis, dira Bernard Emié, «la création de 350 emplois directs en plus des emplois indirects qui seront créés par la sous-traitance». Dans tout ça, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a estimé que «la France et l'Algérie nourrissent des ambitions élevées à travers notamment une volonté de diversifier leurs relations bilatérales». Une telle ambition a été clairement affichée par Emié qui a qualifié ces relations «de très fortes, variées et de très haut niveau» ajoutant que «la France veut redevenir le premier partenaire économique de l'Algérie et passer à une nouvelle phase encore plus positive», estimant que son pays «doit faire plus en matière de partenariat». Pour la France, et par le biais de son représentant diplomatique à Alger, plusieurs atouts plaident au profit de ce partenariat à conforter. L'ambassadeur français a en ce sens souligné que «ces ambitions se sont traduites par la création du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn), présidé par les Premiers ministres algérien et français». La première réunion du Cihn s'est déroulée le 1er décembre 2013 à Alger et que la deuxième est prévue fin décembre 2014 à Paris. En visite de trois jours à Oran, Emié a rendu hommage à la ville d'Oran, la qualifiant de «dynamique, touristique et multidimensionnelle». Le représentant diplomatique de la France à Alger a, via ses propos, mis en évidence son importance dans le cadre des échanges entre l'Algérie et la France dans le domaine économique, mais également en matière de coopération et de culture. Il dira en ce sens, que «c'est à Oran qu'aura lieu le lundi 10 novembre prochain la réunion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) en présence des ministres français des Affaires étrangères et du Développement international et de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, respectivement Laurent Fabius et Emmanuel Macron». Pour étayer ses propos, Emie ne manque pas d'arguments en revenant sur le plan économique, question de mettre en évidence l'excellence des relations entre les deux pays. Il a rappelé que «la France est le deuxième partenaire économique de l'Algérie avec des échanges très importants». Et de souligner que «que la France est le premier investisseur et le premier employeur étranger». Pour la France, ce sont près de 450 entreprises françaises qui activent en Algérie. Ceci dit que ces dernières permettent la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et indirects, comme entre autre le projet du tramway d'Oran en circulation depuis le 1er mai 2013, l'usine Lafarge, ainsi que l'usine Alver St Gobain. La Symbol pour convaincre Le diplomate français citera plusieurs projets, dont l'usine Renault de Oued Tlélat, qui sera inaugurée le 10 novembre prochain». «Elle (l'usine) permettra de lancer une filière industrielle automobile en Algérie». Autant d'autres projets ont été fièrement énumérés par l'ambassadeur Bernard Emié. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, Carlos Ghosn, Laurent Fabius et Emmanuel Macron se rencontreront à Oran le 10 novembre de l'année en cours. Cette rencontre verra le coup de starter de l'usine algérienne de montage de la voiture Renault, Rap. C'est déjà le branle-bas de combat qui est lancé ces derniers jours, aussi bien en France qu'en Algérie. A moins d'un mois avant le lancement officiel de la production, les deux équipes en charge de l'usine (algérienne et française) se sont mises à pied d'oeuvre dans la constitution des délégations qui participeront à la cérémonie. Renault Algérie Production devant produire à terme 75.000 véhicules par an. L'usine est, ces jours-ci, en pleine période de rodage. Elle assemblera la voiture de marque Renault Symbol. Le projet industriel est passé par plusieurs étapes. La première phase a été consacrée à la construction de l'usine avec la mobilisation par Renault d'un montant de 50 millions d'euros de la part de Renault. La deuxième phase du projet verra d'autres activités qui seront assurées sur place. Il s'agit des travaux de tôlerie et de peinture. Cette phase qui sera lancée en 2019, sera financée intégralement par les bénéfices dégagés par RAP. Le démarrage de l'usine permettra la création de 500 emplois et de 10.000 autres à terme, avec la montée en cadence de la production. La capacité initiale de ce site sera de 25.000 véhicules par an, avant de passer à 75.000 d'ici à 2019-2020. Le premier véhicule, un modèle du nom de Symbol, devrait sortir de l'usine fin 2014, avec une intégration locale d'environ 20% émanant des sous-traitants algériens. Renault Algérie est détenue à 49% par le constructeur français et à 51% par l'Algérie, dont 34% par la Société nationale des véhicules industriels (Snvi, 34%) et 17% par le Fonds national d'investissement. Lutte contre le terrorisme pour conclure: en dépit de toutes les pressions exercées sur elle durant les années 1990, l'Algérie n'a pas abandonné sa lutte inlassable contre le terrorisme. Mieux encore, tous les responsables qui se sont succédé n'ont pas cessé d'appeler le reste des pays du monde à s'unir pour conjuguer leurs efforts en vue de l'éradication du phénomène qui, comme une épidémie, s'est étendu dans plusieurs pays du globe. Si l'Algérie a fait face en mobilisant ses hommes et ses moyens, plusieurs autres pays n'ont rien trouvé de mieux à faire que de «fuir» l'Algérie laissant les Algériens se débattre tout seuls contre les sanguinaires du GIA. Après une longue hésitation, la France s'est rendue à l'évidence que seule la coopération bilatérale peut venir à bout du terrorisme. En évoquant les enquêtes sur l'assassinat de l'alpiniste Hervé Gourdel et les moines de Tibhirine, l'ambassadeur français à Alger a indiqué que «les autorités judiciaires des deux pays travaillent en «étroite collaboration», soulignant qu'il existe entre les deux parties «un dialogue serein et sans tabou».