Merzak Meneceur Les relations algéro-françaises s'apprêtent à vivre en cette fin d'année 2014 deux grands rendez-vous annuels. Le premier à Oran le 10 novembre. Le second à Paris le 4 décembre. À Oran, se tiendra la session annuelle du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) qui préparera, selon sa vocation, les travaux du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn), qui auront lieu à Paris le 4 décembre. Parallèlement à la réunion oranaise, sera inaugurée l'usine Renault-Algérie d'Oued Tlelat, considérée comme le symbole vivant du nouveau partenariat industriel algéro-français, c'est-à-dire produire en Algérie selon le principe du «gagnant-gagnant». Le Comefa et le Cihn ont été créés par la volonté des présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, exprimée dans La Déclaration d'Alger du 19 décembre 2012, en conclusion de la visite d'Etat effectuée par le Président français en Algérie. C'est une forte délégation française de quelque 150 personnes qui sera lundi prochain dans la capitale de l'ouest algérien. À sa tête deux ministres : le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, et son collègue en charge de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. La délégation sera composée de hauts responsables de plusieurs ministères, de chefs d'entreprise, dont le P-dg de Renault-Nissan, Carlos Goshn, et de journalistes chargés de couvrir l'événement. À Paris, on assure avoir préparé minutieusement, en concertation permanente avec Alger, la réunion du Comefa. Au cours de sa toute récente visite à Paris, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a eu l'occasion de faire le point de l'état de préparation de la rencontre avec son homologue Emmanuel Macron. Le communiqué publié par le ministère français de l'Economie à l'issue de cette rencontre, indiquait que «les deux ministres ont eu un échange sur les réformes lancées dans leurs deux pays, ainsi que sur des cas concrets de partenariat d'entreprises franco-algériennes», formulant le souhait de «faire progresser les projets d'investissement de leurs entreprises, notamment dans les secteurs du BTP, des transports, de l'énergie, de la santé et de l'agro-alimentaire». Mais, les maîtres d'œuvres de la préparation du Comefa et du suivi de tous les projets de partenariat dans les différents secteurs de l'économie, de l'éducation et de la formation, finalisés ou en voie de l'être, sont le responsable de la coopération industrielle et technologique algéro-française, Bachir Dehemi, et le haut-responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet. Les deux coordinateurs et «boosters» des projets de partenariat sont rattachés directement aux présidents de la République de leurs pays respectifs. Ils ont identifié une soixantaine de projets industriels en co-production qui couvrent la totalité des secteurs de l'industrie, allant de la sous-traitance à l'industrie électrique en passant par l'industrie manufacturière, l'industrie navale, l'industrie de la chimie, l'industrie agro-alimentaire, le BTP et l'électronique etc. La règle du 51/49% semble maintenant dépassée pour constituer un blocage à la concrétisation de projets. Comme l'a relevé récemment Bachir Dehemi, les assurances données à des chefs d'entreprise ont porté leurs fruits, en plus de l'incontestable «‘‘effet Renault'', nous sommes arrivés à décomplexer cette question du 51/49%», avait-il assuré. À Oran, certains accords pourraient être signés. Pour les autres, le travail de finalisation se poursuivra en vue de les présenter au Cihn. Parmi ces projets, ceux pratiquement finalisés concernent l'important domaine de la formation, avec la création en Algérie d'écoles formant aux métiers de l'industrie en coopération avec l'Ecole des mines de Paris et l'Ecole d'économie de Toulouse, dont le patron vient d'obtenir le prix Nobel d'économie. À cet effet, trois conventions devraient être signées le 10 novembre. Les autorités françaises sont convaincues que le Comefa préparera de la meilleure façon la réunion intergouvernemental de Paris, qui sera présidée par les deux Premiers ministres, Manuel Valls et Abdelmalek Sellal. À lire le contenu du message adressé par le président François Hollande au président Abdelaziz Bouteflika à l'occasion du 60e anniversaire du 1er Novembre 1954, jour du déclenchement de la Guerre de libération, cette conviction confirme que toutes les conditions sont réunies pour que la réunion annuelle des deux instances créées par la Déclaration d'Alger de 2012 donne une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale rénovée. M. M.