L'industrie nationale tarde à démarrer «Il est temps de passer à un partenariat public-privé comme annoncé il y a quelques années. Nous sommes condamnés à réussir.» «Le temps des discours est révolu passons à l'acte» c'est en ces termes fort engageants que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb s'est prononcé hier lors d'une réunion de travail regroupant la Centrale syndicale Ugta et les organisations patronales pour examiner ensemble les moyens de booster l'économie du pays à travers notamment, la consommation de produits «made in Algeria». Nous avons les moyens pour «aller vite et loin» s'est plu à affirmer le ministre qui a estimé qu'il faut «accélérer l'application des décisions prises dans le cadre du plan quinquennal 2015/2019». Le même responsable s'est félicité de la décision fort réfléchie du président Abdelaziz Bouteflika de procéder au règlement de la dette extérieure par anticipation en 2006 alors que «nombre d'experts, faut-il le rappeler, s'écriaient contre cette décision jugée non économiquement viable». Il est temps, a indiqué le ministre, de passer à un «partenariat public-privé comme annoncé il y a quelques années» et d'enchaîner «nous sommes condamnés à réussir». Pour le ministre, le secteur privé doit intervenir pour «booster» la production tout en appuyant «je compte beaucoup sur le partenariat public-privé» pour soutenir une économie productive. «Nous sommes tous concernés et engagés dans cette lutte» pour hisser la production nationale à un niveau supérieur, a encore souligné le ministre. Bouchouareb, qui a mis en garde les chefs d'entreprise contre «les méandres administratifs», a révélé que dans quelques jours, à l'occasion de la Foire de la production algérienne, (qui doit se dérouler du 24 au 30 décembre courant), «Un certain nombre d'actions concrètes seront annoncées... Des situations ont été identifiées et beaucoup de décisions ont été prises... Un nouveau dispositif visant le développement du secteur industriel et de la promotion de la production nationale sera révélé». Afin justement de permettre aux entreprises économiques nationales, publiques et privées, d'augmenter leur production en qualité et en quantité, le gouvernement prévoit, dans le cadre de la loi de finances pour 2015, le retour du crédit à la consommation. Ce crédit sera consacré uniquement aux produits nationaux afin de booster les entreprises nationales. Le taux d'intérêt applicable sera «très faible», avait précisé, auparavant dans une déclaration, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Le retour du crédit à la consommation dès 2015 avait été décidé en février dernier dans le cadre de la tripartite «gouvernement - Ugta - patronat» afin d'encourager la production nationale, améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et contribuer à réduire la facture des importations qui ont atteint un seuil faramineux. Accordé par un établissement financier, ce type de crédit bénéficiera aux ménages pour leur permettre de financer leurs achats de biens à usage domestique mais à condition qu'ils soient issus de la production nationale tels que les produits électroménagers, électroniques, les articles d'ameublement et des matériaux de construction. Intervenant à son tour lors de cette réunion consacrée à «la dynamisation du développement économique national, basée sur l'efficacité économique à travers la diversification de notre économie et l'amélioration du climat des affaires qui doit contribuer à cet objectif», le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a plaidé pour l'encouragement de partenariats privé-privé, public-public et public-privé afin de relancer l'outil national de production. La chute des cours du pétrole «devrait constituer un déclic pour le développement de l'économie nationale et des secteurs hors-hydrocarbures». Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi, a pour sa part souligné la nécessité d'encourager les consommateurs algériens à consommer le produit national, tout en souhaitant à conjuguer tous les efforts afin d'atteindre une croissance à deux chiffres.