La Renamo, principal parti d'opposition du Mozambique, refuse de reconnaître sa défaite aux élections du 15 octobre, dont les résultats ont été proclamés hier par le Conseil constitutionnel, a indiqué un responsable. «Depuis la proclamation des résultats par la Commission nationale électorale (le 30 octobre, ndlr), nous disons que ces résultats sont marqués par diverses irrégularités qui font qu'ils ne sont pas crédibles. Ainsi, la Renamo, en aucune manière, ne reconnaît ces élections», a déclaré à la presse André Majibire, le représentant de la Renamo au sein de la Commission. Le Conseil a validé hier les résultats des élections présidentielle, législatives et provinciales du 15 octobre, entérinant la victoire à la présidentielle de Filipe Nyusi, le candidat du Frelimo qui est pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Le leader historique de la Renamo, Afonso Dhlakama, avait prévenu ce week-end qu'en cas de «plaisanteries» de la part du Conseil constitutionnel, il y aurait de la «violence, de la désobéissance civile». Dénonçant des fraudes massives, le parti d'opposition demande la création d'un gouvernement de transition destiné à réformer le système électoral. Le président du Conseil constitutionnel Hermenegildo Gamito a aussi appelé hier à une véritable refonte du système électoral, au vu des complexités légales et des irrégularités constatées lors du scrutin. «Le candidat du (parti majoritaire) Frelimo n'est pas en mesure de former un gouvernement, parce qu'il n'a pas remporté les élections et qu'il ne représente pas la volonté de la majorité du peuple mozambicain», a ajouté M. Majibire pour la Renamo, quelques instants après la validation des résultats par le Conseil constitutionnel.