La police catalane a interpellé hier onze personnes soupçonnées d'appartenir à une cellule de recrutement de combattants du groupe Etat islamique, dont cinq Espagnols et un Paraguayen convertis à l'islam, a annoncé un responsable de cette région d'Espagne. Certains suspects avaient une «volonté explicite de commettre un attentat», a indiqué la police dans un communiqué, sans évoquer d'actes concrets. Toutefois, «à aucun moment l'existence de cette cellule n'a constitué un danger parce qu'elle était constamment contrôlée», a souligné Ramon Espadaler, conseiller de l'exécutif catalan en charge des affaires intérieures lors d'une conférence de presse. «Nous sommes face à une cellule clairement liée à Daesh», le groupe Etat islamique, a-t-il ajouté. Cette cellule «structurée» «recrutait des jeunes pour les radicaliser, envoyait une partie de ces jeunes en Syrie ou Irak, et s'était constituée une cellule opérationnelle avec la volonté d'attaquer la Catalogne», a-t-il expliqué. Les personnes arrêtées, dix hommes et une femme de 17 à 45 ans, sont cinq Espagnols et un Paraguayen convertis à l'islam, ainsi que cinq Marocains, a précisé Ramon Espadaler. Les arrestations ainsi que 13 perquisitions ont été menées dans diverses localités de la région de Barcelone et la province de Tarragone (est), avait auparavant précisé la police. Les policiers ont trouvé des documents et des photographies de cibles potentielles, a-t-on précisé de source proche du dossier, même si les suspects n'avaient pas de «plan concret». Ce réseau «avait déjà envoyé quatre jihadistes dont trois ont été arrêtés en Bulgarie» en décembre, a précisé Ramon Espalader. Un quatrième fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. «Le phénomène jihadiste est installé chez nous», mais la police est «capable de détecter ces processus de radicalisation et de les combattre», a assuré ce responsable sur la radio catalane Rac1. «Il serait fou de dire que les mosquées catalanes prêchent en ce sens. Il existe certains points qui posent problème et nous les surveillons», a-t-il poursuivi. Le ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz a lui précisé, sur Catalunya radio, que sur 1.264 mosquées en Espagne, 98 avaient adopté «la ligne la plus radicale de l'islam, le salafisme, dont une cinquantaine sont situées en Catalogne». Plusieurs cellules soupçonnées de recruter des volontaires pour le jihad ont été démantelées ces derniers mois notamment en Catalogne et dans les enclaves au Maroc de Melilla et de Ceuta, seules frontières terrestres entre l'Europe et l'Afrique. Selon les autorités, une centaine d'Espagnols aurait rejoint les rangs de groupes jihadistes en Irak ou en Syrie, moins que les Français, Britanniques ou Allemands qui sont partis dans ces pays.