Les membres des cellules démantelées sont soupçonnés de recruter des combattants islamistes et de les acheminer vers l'Irak. L'Europe tremble face aux menaces terroristes. Le dernier message d'Al Zawahiri appelant les cellules dormantes d'Al Qaîda dans le Vieux Continent à s'en prendre à la France et à l'Espagne semble avoir aussitôt été exécuté à la lettre par les activistes. Le démantèlement, en série, de cellules de recrutement de djihadistes pour l'Irak est un signe avant-coureur d'éventuelles attaques terroristes. En moins de 48 heures, deux coups de filet ont été opérés par les services chargés de la lutte antiterroriste en Espagne et en France. En Hexagone, une filière djihadiste a été démantelée dans le Lot. Cinq hommes soupçonnés de recruter des combattants islamistes et de les acheminer vers l'Irak ont été arrêtés. Trois d'entre eux, âgés de 25 à 45 ans, ont été arrêtés à Toulouse et Colomiers. Deux autres dans le département du Lot. En Espagne, six membres présumés d'une cellule de recrutement de combattants islamistes pour l'Irak ont été interpellés, hier, par la Garde civile, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué. Ces six personnes sont présentées comme «des membres d'un groupe structuré et organisé d'extrémistes islamistes, soupçonnés d'oeuvrer en faveur du djihad sur différentes scènes internationales, spécialement en Irak», selon la même source. Cette structure était dirigée en Espagne par Abdelkader Ayachine, d'origine algérienne, et par Wissan Lotfi, d'origine marocaine, selon le ministère de l'Intérieur. La Garde civile qui agit sur ordre d'un juge de l'Audience nationale -la plus haute instance pénale espagnole, en charge des affaires de terrorisme- effectue actuellement, dans la région de Burgos (nord de l'Espagne), des perquisitions aux six domiciles des personnes arrêtées, ainsi que dans une boucherie gérée par des membres présumés de la cellule. Des documents et du matériel informatique ont été saisis durant l'opération et sont actuellement en cours d'analyse. Selon le ministère espagnol de l'Intérieur, le groupe démantelé organisait des réunions clandestines, récoltait des fonds pour des terroristes en prison, faisait l'apologie du terrorisme (...), recrutait et endoctrinait de possibles «moudjahidine» et aussi se procurait et diffusait du matériel audiovisuel de propagande jihadiste. Selon la police espagnole, cette cellule constitue le premier réseau détecté et démantelé en Espagne de tentative de «jihad mondial à travers Internet». Mardi, la justice espagnole avait formellement inculpé, dans un autre dossier, 22 membres présumés de cellules de recrutement de combattants pour Al Qaîda en Irak, opérant depuis l'Espagne, pour «appartenance» ou «collaboration» à une organisation terroriste. Ces cellules liées au Groupe islamique des combattants du Maroc (Gicm) étaient basées à Madrid et en Catalogne, selon l'acte d'accusation. Le démantèlement des deux cellules de recruteurs en France et en Espagne intervient au lendemain du message adressé par Oussama Ben Laden à ses «frères combattants en Irak». Ce dernier a fait état d'«erreurs» commises par ces groupes.