Le verdict dans l'affaire de la Compagnie nationale de navigation (Cnan) sera rendu le 20 mai prochain, a annoncé tard dans la soirée de jeudi à vendredi le président du pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed, après les plaidoiries de la défense. Dans son réquisitoire prononcé dans la journée de jeudi dernier, le représentant du ministère public avait requis des peines de prison ferme allant de 2 à 10 ans, contre les 21 personnes, des cadres du groupe, impliqués dans cette affaire. Le procureur a requis 10 ans de prison ferme contre les deux ex-P-DG, Ali Koudil et Ali Boumbar, et la même sentence contre Ghit Feraoun, un ressortissant saoudien, en fuite. Cette affaire a été reportée à plusieurs reprises dont la non-comparution des accusés en liberté (placés sous contrôle judiciaire) et l'absence de certains témoins. Selon l'arrêt de renvoi, les 21 personnes impliquées dans cette affaire étaient accusés de plusieurs chefs d'accusation, dont «dilapidation de deniers publics, violation de la réglementation relative aux mouvements de capitaux de et vers l'étranger et passation illégale de marchés». Le principal accusé dans cette affaire, l'ex directeur général de Cnan Group (actuellement en détention préventive), était accusé de plusieurs dépassements alors qu'il était en poste, dont celui «d'avoir bradé 10 navires appartenant à la flotte de la compagnie, et à sa richesse, accumulée durant plus de 40 ans et ce dans le cadre d'une privatisation», selon le document. Une enquête sur ces dépassements a été menée par les services de sécurité et les services de l'Inspection générale des finances (IGF) dans le cadre de laquelle 78 cadres ont été interrogés, ajoute la même source. L'enquête a également porté sur les réparations des navires et autres rénovations réalisées à l'étranger. Les contrats conclus par la Cnan avec des compagnies étrangères et le fret des navires algériens au profit de ces dernières étaient au centre de l'enquête qui a concerné aussi les filiales du groupe. Miloud Brahimi, un des défenseurs des prévenus, dont Ali Boumbar, a critiqué dans sa plaidoirie la manière dont cette affaire a été traitée par la justice. «Ce n'est pas de cette manière qu'on va convaincre l'opinion publique qu'on lutte contre la corruption», a-t-il expliqué, avant de plaider pour la dépénalisation de l'acte de gestion. A l'issue des plaidoiries de la défense, le président du tribunal a annoncé que le verdict dans cette affaire qui a débuté en 2002, sera rendu le 20 mai.