Rien ne va plus chez Saâdani et Bensalah L'amorce de grands changements qui semblent devoir affecter tôt ou tard les principaux partis que sont le FLN et le RND ne peut pas laisser indifférentes toutes les autres formations. L'analyse de l'anatomie du système et l'examen de sa colonne vertébrale politique constituée par les partis majeurs, le FLN et le RND, auxquels viennent se greffer le MPA et le TAJ, semblent indiquer, depuis quelques semaines, qu'un séisme est en train de se passer subrepticement, du moins au sein des deux mouvements principaux. Il y a une dizaine d'années, le pouvoir s'était appuyé fortement sur le triumvirat FLN-RND-MSP pour asseoir une Alliance sacro-sainte en charge de la promotion du programme présidentiel. Rares étaient alors, pour ne pas dire inexistantes, les démarches contestataires et les gouvernements successifs avaient travaillé dans une confortable sérénité, confortés par une embellie pétrolière qui est allée crescendo. L'Alliance défaite, le FLN s'est progressivement enfoncé dans une crise qui perdure à ce jour et dont il ne s'est jamais remis véritablement. Les secrétaires généraux se sont succédé, le dernier en date, Amar Saâdani faisant l'objet d'une véhémente contestation. Au RND, un vent mauvais avait aussitôt emporté Ouyahia et, pour ne pas demeurer en reste, le MSP subissait la parthénogenèse avec la naissance d'un TAJ bien arrimé puis l'exclusion réfractaire de Bouguerra Soltani. Si au FLN, la scène n'a jamais cessé d'être mouvementée du fait d'un Belkhadem,puis d'un Saâdani, vivement contestés, les choses paraissaient beaucoup plus calmes au RND et au MSP. Pourtant, l'agitation a fini par gagner ces deux formations depuis ces derniers jours. Et la pression est faite sur Bensalah, accusé de léthargie, que des dizaines de membres du conseil national récusent, quoique de manière informelle, afin qu'il songe à jeter le témoin au profit de Ahmed Ouyahia, en pole position pour récupérer son poste de secrétaire général. Constamment en rade, le voilier RND de Bensalah peine à quitter les abris du port de plaisance où il s'est enraciné, d'où une certaine exaspération de ses troupes face à laquelle il oppose une remarquable apathie et un sens rare du désintéressement. Idem au MSP où des voix se seraient élevées contre Makri dont celle opportune de Soltani, récusant la ligne contestataire suivie depuis plus de deux ans et plaidant pour un come-back rapide dans le giron d'une néo-alliance présidentielle. Soltani a pour lui une aura différente de celle de Makri, maximaliste, islamiste radical, qui est certes doté d'une grande agilité politique mais a du mal à s'adapter aux ambitions de pouvoir dont certains membres du majless echoura sont mûs. Quant à Soltani, il se veut volontiers adepte d'une realpolitik qui le ramènerait au pouvoir, conférant à son parti plusieurs ministères et des dizaines de postes de hauts cadres de l'Etat, à partir desquels la prospérité d'antan serait vite retrouvée. Il n'y a qu'à regarder du côté du TAJ, tente-t-il de suggérer. Or, Makri nourrit le secret désir d'être la locomotive de l'opposition, chef de file d'une Alliance verte et sinon de la Cnltd et peu importe les postes ministériels et les dividendes confortables que d'autres en tirent allégrement. L'amorce de grands changements qui semblent devoir affecter tôt ou tard les principaux partis que sont le FLN et le RND ne peut pas laisser indifférentes toutes les autres formations, de moindre envergure. Aussi, les états-majors sont-ils tous aux abois, guettant le moindre signe qui surgirait du château, convaincu que l'heure est venue de la résurgence d'une nouvelle recomposition à l'instar de ce que fut l'Alliance présidentielle. Une telle entité serait opportunément construite avec pour finalité la redistribution des cartes au sein d'un gouvernement d'union, n'en déplaise aux revendications de Amar Saâdani et elle obéirait aux enjeux induits par une situation politique nouvelle, plus complexe et moins prolifique, partant du constat que durant la crise du gaz de schiste tous les partis, sans exception, étaient aux abonnés absents! Si l'on ajoute aux considérations précédentes le fait que la situation internationale n'incite guère à l'optimisme et que la crise pétrolière aura bientôt commencé à affecter sérieusement l'économie du pays, après plusieurs années de fausse opulence, on comprend qu'il y a urgence en la demeure pour une recomposition et une redistribution des rôles.