Pendant ce temps, Bouteflika ne semble pas s'inquiéter du manque de soutiens à sa candidature, le cas échéant. On peut y voir le signe qu'il ne briguera pas un quatrième mandat. Mais il ne faut jurer de rien. À trois mois de l'élection présidentielle, prévue le 17 avril 2014, le flou absolu entoure encore cette échéance. Si, à l'occasion des scrutins présidentiels précédents, un signe avant-coureur fut souvent donné d'abord par la position de la coalition gouvernementale (1999), puis par l'Alliance présidentielle (2004 et 2009), cette fois-ci, c'est plutôt le black-out. L'Alliance présidentielle, que formaient alors les trois partis du pouvoir (FLN, RND, MSP) étant dissoute depuis la veille des dernières législatives (2012), qui portera la candidature du président Bouteflika dans le cas où il déciderait de briguer un quatrième mandat ? Va-t-il retourner à la formule de 1999 qui consistait à s'appuyer sur une coalition gouvernementale reconstituée, sachant que l'actuel Exécutif, dont les membres ne jurent que par son nom, lui est acquis à 100% (ou presque) ? Ces questions méritent d'êtres posées, d'autant plus que les trois partis sus-cités ne se présentent plus comme de mastodontes machines électorales, aujourd'hui qu'ils sont tous affectés par des crises internes profondes. En effet, les dissidences que couvaient, depuis déjà plusieurs années, les trois partis ont fini par précipiter leur implosion, et à un moment aussi crucial qu'est l'élection présidentielle d'avril 2014 ! Le FLN, dont statutairement le président (d'honneur) n'est autre qu'Abdelaziz Bouteflika, est désormais divisé en pas moins de cinq ailes. L'on parle, notamment, des pro-Bouteflika (aile dirigée par Amar Saâdani), des clans respectifs de Benflis, de Hamrouche et de Belkhadem, sans omettre le mouvement de redressement et de l'authenticité mené par la paire Bouhara-Belayat. Pour sa part, le RND qui vient de tenir laborieusement son congrès, après un long suspense, n'est également pas sorti du tunnel de la crise. Entre les partisans d'Ahmed Ouyahia et les redresseurs alignés derrière Yahia Guidoum et la nouvelle direction issue du dernier congrès, menée par le nouveau SG, Abdelkader Bensalah, c'est toujours la guéguerre, quand bien même ce dernier tente de convaincre que cette crise "relève du passé". Quant au MSP, qui a été le premier à "claquer" la porte de l'Alliance présidentielle, juste après son implosion à la suite des départs successifs des clans d'Abdelmadjid Menasra et de Ghoul, puis "l'éviction" d'Aboudjerra Soltani, il ne représente plus, aujourd'hui, qu'une infime partie du "grand" parti islamiste qu'il fut. Alors que le MSP a basculé dans le camp de l'opposition, et pendant qu'il tente de trouver un "candidat du consensus" avec ses nouveaux "amis", le FLN et le RND ne savent plus sur quel pied danser. En effet, hormis le téméraire Saâdani qui a clairement affiché son soutien à Bouteflika, les autres clans du FLN hésitent toujours à se prononcer sur leur position en prévision de la présidentielle. Au RND, hormis quelques timides déclarations de son nouveau SG, Abdelkader Bensalah et néanmoins président du Conseil de la nation, la position du parti est également loin d'être tranchée. Tout ce beau monde, connu pour son opportunisme avoué, attend-il d'avoir une meilleure lisibilité des desseins de l'élection présidentielle pour pouvoir enfin se positionner ? Pendant ce temps, Bouteflika ne semble pas s'inquiéter du manque de soutiens à sa candidature, le cas échéant. On peut y voir le signe qu'il ne briguera pas un quatrième mandat. Mais il ne faut jurer de rien car, primo, il a l'habitude de tenir en haleine son entourage jusqu'à la limite des délais, comme ce fut le cas lors de la dernière présidentielle, et, secundo, la simple annonce de sa candidature suffirait, à coup sûr, à ameuter les amateurs du "soutien au moudjahid Abdelaziz Bouteflika". F. A Nom Adresse email