Les deux pays entendent promouvoir un partenariat économique. Reçu par le chef de l'Etat à l'aéroport Houari Boumediene, le président de la République islamique d'Iran, M.Mohamed Khatami, est arrivé hier à Alger pour une visite d'Etat de trois jours. Le séjour algérois de Khatami a débuté par un recueillement à la mémoire des martyrs à Riadh El Feth, suivi d'un entretien de plusieurs heures avec le président de la République. Il prononcera aujourd'hui un discours devant les membres de l'Assemblée populaire nationale et recevra, à titre symbolique, le titre de docteur honoris causa de l'université d'Alger, dans l'après-midi du même jour. Cette visite, qui intervient dans le prolongement de la visite d'Etat effectuée en Iran en octobre 2003 par le Président Bouteflika, offre l'opportunité aux dirigeants des deux pays d'échanger leurs points de vue sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun et d'examiner les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale. En outre, plusieurs accords seront signés dans différents domaines à la faveur de cette visite, apprend-on de sources officielle. Cela dit, il est évident que les entretiens devraient également porter sur la situation en Iran, dominée actuellement par le courant conservateur, dont l'une des conséquences est la mise de ce pays sous forte surveillance américaine et européenne, par rapport à ces intentions dans le domaine du nucléaire. Cette position, pour le moins inconfortable, amène l'Iran à chercher des soutiens de par le monde. L'Algérie peut constituer un intermédiaire de taille auprès des Occidentaux, aux fins de dissiper les malentendus qui ont cours ces derniers mois entre l'Iran et une partie non négligeable de la communauté internationale. Cela dit, les deux pays qui appartiennent à des espaces géographiques très éloignés, entendent néanmoins construire un partenariat autant économique que politique. En témoigne les visites effectuées en Iran des ministres de l'Industrie et du Commerce, ainsi que celle du ministre iranien des Affaires étrangères, à Alger, en mai dernier. Ces échanges devraient, dit-on, déboucher sur la concrétisation de certains projets d'ordre économique, notamment ceux de construction de véhicules toutes catégories. L'on notera aussi, des projets d'investissement commun dans le secteur de la pétrochimie pour la production d'engrais phosphatés. Ce sont là autant de pistes qui ont déjà été défrichées par les experts des deux pays.