Tout porte à croire que le débrayage annoncé ne sera guère suivi. Dans un point de presse animé par M.Aboubakr Benbouzid, ministre de l'Education nationale, en visite de travail dans la wilaya d'Aïn Defla, a affirmé que «la grève du Cnapest programmée les 5 et 6 octobre, qui coïncide avec la Journée mondiale de l'enseignant, fait partie du quotidien des Algériens. D'ailleurs la grève est devenue une mode, puisque tous les secteurs sont touchés par ce phénomène». Pour le ministre, aucune raison recevable ne saurait justifier ce débrayage, du reste dénoncé par le premier responsable du Cnapest lui-même, il s'agit avant tout de ne pas se cacher derrière de fausses revendications dans le simple but de faire de la politique politicienne. Il explique ainsi: «Les enfants ne sont ni ceux de Bouteflika ni de Benbouzid ni de Ouyahia, ce sont les enfants de tout le monde. Je me suis engagé devant vous à accueillir tout le monde syndical agréé et non-agréé. Je ne fait pas de distinction. Il ne faut donc pas prendre les élèves en otage.» Le ministère, qui a entrepris un ambitieux et intéressant plan de réforme de l'école algérienne, fait face à des blocages drivés par des cercles obscurantistes, et dont certains syndicats, présumés autonomes, sont devenus les instruments consentants ou non. C'est pour ces raisons que Benbouzid, bien résolu à mener à bien son programme, en appelle à toutes les bonnes volontés en soulignant avec force qu'«il faut mettre de son côté tous les atouts afin d'avoir une rentabilité maximale, avec des manuels scolaires d'une grande qualité, des programmes d'encadrement modernes, un enseignement conforme aux défis de l'heure ainsi que des conditions d'accueil logistiques et techniques optimales». Benbouzid, dont le secteur jouit d'une enveloppe budgétaire conséquente, qui se trouve être la plus importante de toutes les enveloppes budgétaires allouées dans la prochaine loi de finances pour l'année à venir, insiste aussi sur la nécessité de combattre sans relâche la «déperdition scolaire». «C'est pour cela, a-t-il indiqué dans son point de presse, que nous avons mis en place un nombre important de mesures sociales consistant en l'ouverture de centaines de nouvelles cantines, mais aussi en l'allocation d'une prime annuelle de 2000 DA en faveur de chaque enfant issu d'une famille nécessiteuse». Le président en personne, repris en écho par le ministre de l'Education, avait insisté lors d'un conseil des ministres, sur la nécessité de faire en sorte que tous les enfants soient scolarisés jusqu'à un âge minimum de 10 ans. Dans le même ordre d'idées, et s'agissant du plan local, le ministre annonce que pas moins de «800 milliards de centimes seront destinés à l'éradication des structures en préfabriqué notamment pour les wilayas de Chlef et d'Aïn Defla, sur une durée de 5 ans. D'ailleurs 30 milliards de centimes sont programmés pour 2004». Cette année 50 lycées ont été réalisés au niveau national et 123 CEM, alors que depuis le colonialisme français en 1830 jusqu'à 1962, il y a eu 39 lycées seulement. L'Etat algérien a mis le paquet dans le secteur de l'éducation, 1000 lycées seront dotés de l'outil informatique et Internet cette année, ainsi que des cartes d'abonnement pour le transport scolaire seront disponibles surtout pour les élèves des zones rurales, explique le ministre.