Entre Alger et Pékin, il n'y a pas que des relations économiques. Les liens politiques, par ailleurs anciens, le sont davantage quand il s'agit pour la Chine de prendre position en faveur de son partenaire économique privilégié en Afrique. Lors d'une conférence de presse animée samedi dernier, l'ambassadeur de la République populaire de Chine à Alger, Yang Yuanggu, a affirmé le soutien de son pays à l'Algérie dans ses efforts visant à renforcer la stabilité dans la région, soulignant «la convergence de vues des deux pays vis-à-vis des questions régionales et internationales» soulignant la confiance de son pays «quant à la capacité de l'Algérie à poursuivre ses efforts en faveur du processus de paix et de sécurité dans la région». Le diplomate chinois s'exprimait lors d'une rencontre avec les médias qu'il était là pour faire le point sur les derniers développements dans les relations de partenariat stratégique entre l'Algérie et la Chine. M.Yuanggu a rappelé que Pékin et Alger partagent une conviction commune quant aux principes qui régissent la politique internationale dont la non-ingérence dans les affaires internes des pays et le non-recours à la violence dans la résolution des problèmes, les sacro-saints principes de l'Algérie qui refuse totalement toute intervention étrangère et qui tente par tous les moyens de régler les conflits par une action politique et diplomatique. Aussi, l'ambassadeur chinois a-t-il exprimé «la haute considération de la Chine pour le rôle et les efforts de l'Algérie dans la recherche de la paix et de la stabilité au Mali et en Libye, deux dossiers très délicats, épineux et pleins d'embûches, mais l'Algérie a fait un parcours sans faute et a agi avec beaucoup de sagesse et de patience». «La Chine accompagnera et soutiendra toujours l'Algérie.» Des déclarations qui valent leur pesant d'or quand on connaît les tiraillements qui marquent la situation régionale et les appétits d'intervention dans les conflits. A ce soutien politique franc, la Chine est également un partenaire économique hors normes de l'Algérie. Et ce n'est pas la baisse des prix du pétrole qui dissuadera les entreprises chinoises de venir en Algérie. «L'Algérie restera un partenaire de premier plan pour la Chine, sur le continent africain», a-t-il encore souligné. L'ambassadeur a rappelé les échanges de visites des responsables des deux pays non sans s'attarder sur le déplacement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en avril dernier à Pékin. Il a estimé que cette visite «revêt une signification particulière». Pour la concurrence, le diplomate chinois affirme ne pas redouter cet aspect, quand il affirme notamment: «L'Algérie est un immense pays, il y a de la place pour tout le monde. D'ailleurs, en visitant le chantier du Centre des conférences qui est pris en charge par l'une des plus grandes entreprises chinoises, j'ai été surpris d'apprendre que 60% des matériaux proviennent d'Europe. C'est dire qu'il n'y a pas que la Chine qui en tire profit.»