L'Algérie et la Chine sont déterminées à élargir les domaines de leur coopération dans le cadre du partenariat stratégique global. Un partenariat qui devrait déboucher sur une plus grande présence chinoise en Algérie dans l'industrie et le transfert de savoir-faire. En effet, le nouvel ambassadeur de Chine à Alger, Yang Yuanggu, a animé, hier, au niveau du siège de l'ambassade, sa première conférence de presse, depuis son installation en juin dernier. La conférence avait pour but de rappeler la profondeur des relations bilatérales entre les deux pays. A cette occasion, l'ambassadeur a fait savoir que le partenariat stratégique global établi entre la Chine et l'Algérie est le premier du genre dans les relations chinoises avec les pays arabes. "La partie chinoise attache une grande importance au développement des relations sino-algériennes", a affirmé M. Yuanggu, ajoutant que l'Algérie est un grand pays africain qui joué un rôle important dans le monde arabe, islamique et dans le mouvement des pays non-alignés. " C'est avec l'Algérie que la Chine a le plus haut niveau de partenariat dans le monde arabe et l'Afrique ", a soutenu le diplomate. En outre, l'ambassadeur a exprimé son satisfecit quant au nouvel élan de la coopération entre les deux pays. À cet égard, il dira qu'il a été chargé pour trois missions en Algérie. Celles-ci se résument dans la politique, l'économie et la culture. Sur le volet politique, la Chine et l'Algérie sont sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne le respect des valeurs politiques, le respect de la souveraineté des pays, et l'égalité entre les pays qu'ils soient grands ou petits, la recherche de solutions pacifiques aux conflits. De plus, " la Chine soutient l'Algérie dans ses efforts de paix au Mali et en Libye ", dira M. Yuanggu. Sur le plan économique, le diplomate est chargé d'établir un partenariat " gagnant-gagnant ". " L'Algérie est sur le point de lancer un plan quinquennal, ce qui permettra d'approfondir le partenariat ", a indiqué le diplomate. Pour ce qui est de la création d'emplois, la même source a fait savoir qu'entre 40.000 et 50.000 emplois directs, et plus de 100.000 emplois indirects ont été créés par les entreprises chinoises. Ce qui est pour le diplomate un progrès. S'agissant de la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays, M. Yuanggu a indiqué que celle-ci s'est élevée à plus de 8 milliards de dollars en 2013. L'ambassadeur de Chine en Algérie a réitéré la volonté de son pays de développer les relations de partenariat avec l'Algérie, notamment dans le domaine économique indiquant que la priorité était de promouvoir les investissements. ''J'ai un message à transmettre aux hommes d'affaires algériens : "Nous voulons travailler ensemble et gagner ensemble", a-t-il indiqué. Les entreprises chinoises sont très séduites par le marché algérien caractérisé par un "grand potentiel", selon le diplomate nouvellement installé dans ses fonctions. A bien saisir les propos de M. Yang Yuanggu, cette dynamique de développement de la coopération bilatérale, du reste amplement partagée par l'Algérie, s'assignera des objectifs d'élargissement et de rééquilibrage, et portée sur la référence aux relations traditionnelles d'amitié et de solidarité algéro-chinoise, depuis plus d'un demi-siècle. Politiquement, cela signifie la véritable illustration de la volonté partagée et exprimée au plus haut niveau pour hisser la coopération bilatérale à un partenariat stratégique. Le diplomate ira plus loin pour insister sur l'élargissement des échanges entre les deux pays au-delà des "liens commerciaux" et promouvoir des relations de partenariat basées sur le transfert des technologies, du savoir-faire et de la formation de la ressource humaine. Il vise, tout particulièrement, les secteurs déjà identifiés pour concrétiser des projets communs dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics et hydrauliques (BTPH) et des industries manufacturières. En somme, il est convenu avec certitude de la possibilité d'étendre ces relations dans tous les domaines. Pour ce faire, tout indique que le chemin a été déblayé pour passer à l'action, de manière concertée et méthodique, afin de bâtir un partenariat diversifié, mutuellement bénéfique et durable.
56 ans de relations diplomatiques algéro-chinoises L'occasion était pour M. Yuanggu de passer en revue les relations unissant depuis 56 ans l'Algérie à la Chine, rappelant que "la Chine était le premier pays non arabe à avoir reconnu le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) quelques semaines seulement après sa proclamation (septembre 1958)". "Cet évènement historique traduisait une partie des acquis importants remportés par la Révolution algérienne", a-t-il ajouté. "Pékin constituait, alors, une halte décisive dans l'histoire des relations algériennes", a poursuivi M. Yuanggu. De plus, il a rappelé que l'Algérie a consenti, en 1971, les efforts afin de permettre à la Chine d'obtenir un siège à l'ONU. Lamia Boufassa / M.W Benchabane