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A l'Europe de payer le prix de sa politique
LES MIGRANTS ENVAHISSENT L'EUROPE ET LA DIVISENT
Publié dans L'Expression le 21 - 06 - 2015

L'Union européenne, si prompte pourtant à allumer la mèche de la guerre, n'arrive toujours pas à trouver une solution pour apaiser un tant soit peu la douleur de ces misérables impuissants de l'exode des temps modernes.
On ne quitte pas son pays par caprice. On ne défie pas la mort pour passer le temps. Et si certains se sont mis à sauter dans quelques barques incertaines ce n'est certainement pas par plaisir. La dictature en Erythrée, la guerre du Darfour, l'insécurité au sud du Soudan et au Nigeria, la faim et la misère au nord du Soudan, l'atroce guerre en Syrie et au Yémen, la guerre civile en Irak et en Libye, la persécution en Birmanie... tout cela a de quoi faire fuir des familles, des peuples entiers. Par mer, par montagne, par vallées... toutes les voies qui éloignent de la misère sont bonnes. La question éthique qui ne devrait pas se poser - et que certains n'ont cependant pas hésité à soulever - concerne ce qu'il faut faire, face à cette marée humaine qui se déverse tel un flux ininterrompu.
L'Union européenne, si prompte pourtant à allumer la mèche de la guerre, n'arrive toujours pas à trouver une solution pour apaiser un tant soit peu la douleur de ces misérables impuissants de l'exode des temps modernes. L'Italie, parce qu'elle se trouve sur le chemin des migrants et parce qu'elle est abandonnée jusque-là par les siens, est dépassée par l'ampleur du phénomène. La France tergiverse. La Hongrie d'origine de Sarkozy se veut propre, sans migrants. Elle a décidé d'ériger un mur le long la frontière avec la Serbie par laquelle arrivent les Syriens en fuite. L'Europe terre d'asile? A l'autre bout du monde, l'Australie a excellé dans l'art de rester une forteresse imprenable pour les réfugiés. Après les navires militaires qui chassent les barques des migrants et après les centres en plein Pacifique, l'Australie a innové en la matière. Pour les uns, les Australiens ont sous-traité avec le Cambodge pour que des refugiés lui soient transférés alors que, pour les autres, ils ont payé des passeurs pour leur faire faire le chemin inverse avec les migrants. Tels sont les comportements de cette grande puissance devant la misère des hommes et du monde!
Ce 19 juillet, enfin, à la veille de la Journée internationale des réfugiés, les Européens ont trouvé une solution: empêcher, en mer, les barques de migrants d'arriver en Europe. Autant dire faire couler ces barques de fortune et alimenter les poissons de la Méditerranée en viande humaine fraiche parce que ceux qui ont fui leur pays ne le font pas pour y revenir. Du moins pas maintenant, ni dans les conditions actuelles.
Pour 2014, on a compté 60 millions de réfugiés à travers le monde, la moitié étant des enfants. Ces déplacés qui n'ont aucun autre tort que celui d'être dans un pays qui intéresse par sa richesse, un pays qui dérange par sa position géostratégique ou un pays qui est mené par un dictateur, souffrent le calvaire pour arriver de l'autre côté de la mer et lorsqu'ils se croient enfin en droit d'aspirer un bon coup de liberté ou de paix, ils découvrent qu'ils sont indésirables. Il fallait les laisser tout simplement dans leurs pays en laissant leurs pays tranquilles. En n'imposant pas des corrompus incompétents à la tête de ces pays, en n'armant pas des pseudos mouvements révolutionnaires, en n'entraînant pas de futurs combattants dans des camps en Pologne et en Turquie. Il ne fallait pas envahir l'Irak sous le fallacieux prétexte des armes de destruction massive. Il ne fallait pas créer les ingrédients de la guerre en Syrie. Il ne fallait pas créer Daesh, il ne fallait pas inventer El Qaîda. Il ne fallait pas diviser le Soudan après y avoir créé le mensonge du Darfour de toutes pièces. Il ne fallait pas assassiner El Gueddafi. Il ne fallait pas inventer le printemps arabe. Il fallait les laisser tranquilles dans leur misère. Elle était au moins supportable!
Les conditions d'insécurité dans certains pays du monde sous-développé ont été créées par quelques pays européens avec l'aide des Etats-Unis. Aujourd'hui, l'Europe est en train de récolter ce qu'elle a semé. Elle commence à connaitre le début des conséquences de cette politique menée conjointement avec les Américains dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont été jusque-là épargnés à cause de leur éloignement géographique et il y a de fortes chances que les migrants n'y aillent pas. Du moins pas dans l'immédiat. A l'Europe de trinquer seule.Lorsqu'on considère les mouvements antimigrants qui ont commencé à se développer en Europe - à l'instar du Danemark - on n'a pas de mal à comprendre que ce phénomène de migration constituera désormais, dans le Vieux Continent, un sérieux problème. Un problème difficile à résoudre et qui - on le voit déjà - accentuera les divergences entre les pays membres de l'Union.
Véritable boomerang d'une activité politique fort discutable dans la région d'Afrique et du Moyen-Orient parce qu'érigée sur le seul intérêt - immédiat - des Européens et Américains, le phénomène des migrants, qui a pris des contours jamais atteints auparavant, pourrait, s'il n'est pas sérieusement pris en charge, causer beaucoup de dégâts dans le Vieux Continent. Il pourrait y changer la physionomie politique dans certains pays. Il pourrait venir se greffer à la crise multidimensionnelle qui frappe déjà quelques pays de l'Union, et même ceux qui ne l'ont pas intégré, pour la rendre plus complexe encore. Dans le meilleur des cas, ce problème sera à l'origine d'une grande crise européenne.
La poussée xénophobe déjà visible n'en sera que plus forte dans les mois à venir. Elle risque, si rien n'est fait rapidement, de donner naissance à des phénomènes de rejet des arrivants, ce qui finira sans doute par glisser vers un rejet de l'étranger, puis un rejet de l'Autre de manière générale, quitte à mettre en péril cette Union elle-même.
Les hommes politiques européens, surtout ceux qui aiment surfer sur les vagues de la mode, ne manqueront pas de se saisir de ce nouveau thème pour faire leur fameux «racolage» dans les bas-fonds de la République. Si les mots utilisés par les hommes dévoilent toujours le fond de leur pensée, leurs actes laissent voir indiscutablement ce qu'ils sont réellement. Indifféremment des slogans qu'ils aiment répéter. Ainsi, en s'exprimant sur le problème des migrants, Sarkozy a laissé voir ce qu'il pense réellement de ce pan de l'humanité qui a fait de la mer, ces derniers temps, son dernier moyen d'échapper à la misère, à la mort et à la terreur. Certes, il n'est plus étonnant de voir Sarkozy puiser dans l'égout lexical de l'extrême droite depuis que, pour des considérations électorales, il ne cache plus sa proximité avec les idées des Lepen. Toutefois, aller jusqu'à comparer les flux de migrants à «une canalisation qui explose» est une attitude qui a choqué plus d'un, la classe politique française en premier.
Lorsque des êtres humains se jettent à la mer pour fuir une guerre civile qu'ils n'ont pas choisie, la chose à faire n'est certainement pas de leur manquer de respect comme ce fut le cas de l'ex-président français. Surtout si, dans cette guerre civile, comme en Syrie par exemple, beaucoup de parties étrangères, dont la France, ont une main.
Lorsque des familles entières, enfants y compris, fuient la mort, la peur, la faim et la torture et traversent la mer presqu'à la nage, ce qu'il faut faire ce n'est certainement pas de s'en moquer en se croyant faire de l'esprit, surtout lorsque cette misère n'a été rendue possible que par la participation de certaines nations qui se promènent, la pancarte des droits de l'homme au-dessus de la tête.
Le problème grec aujourd'hui, celui italien demain si la situation ne s'y améliore pas, puis celui espagnol, ne seront pas là pour arranger les choses. Le vivier pour les mouvements et partis extrémistes n'en sera alors que plus grand. La misère des nouveaux «damnés de la terre» est due, en grande partie, au comportement de l'Europe et des Etats-Unis. Elle se retourne, dans un premier temps, contre l'Europe, en attendant!


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