Les naufrages d'embarcation avec à bord des migrants se sont multipliés lors du week-end dernier au large de la Méditerranée, faisant des centaines de victimes, alors que la presse notamment européenne déplore "un manque de volonté" en matière de prise en charge de ce fléau par l'Europe. Pour l'agence italienne d'information, Ansa, qui ne cesse de parler de bilan de victimes parmi les candidats à l'immigration, elle a estimé que l'"Union européenne (UE) a perdu toute crédibilité en matière de politique migratoire." Après la disparition de plus de 1000 personnes en mer, le journal italien Il Manifesto, a accusé les pays occidentaux d'être "co-responsables" des situations qui poussent toutes ces personnes à fuir en Europe. "Regardez à quoi nous avons réduit le Delta du Niger avec nos puits pétroliers (à) une région sans eau", a-t-il témoigné pour illustré les raison qui poussent les populations des régions à vouloir regagner les côtes européennes à bord d'embarcation de fortune. Il Manifesto reproche dans le même contexte à l'Otan d'avoir provoqué l'instabilité et l'insécurité en Libye, pays de départ massif de migrants vers l'Europe. Pour le journal la situation est au même degré d'inquiétude en Somalie et en Syrie. Le grand nombre de victimes était originaire de pays d'Afrique saharienne, tels l'Erithrée, la Somali et du Soudan, mais aussi du Bangladesh et d'Afghanistan, a rapporté pour sa part rapporté La Repubblica. Dans le même ordre d'idées, le journal français Le Courrier international, qui parle de manque de moyens de lutte contre les flux migratoires et leur prise en charge, a indiqué que la prévention européenne contre l'immigration clandestine se limite aux opérations de contrôle, limitée aux eaux territoriales. La majorité vient de pays ravagés par la misère ou la guerre, la Libye, le Nigeria, le Malin le Niger, la Somalie, la Syrie, l'Egypte, l'Irak...", selon le journal, faisant ainsi état de condition de vie très difficile dans ces pays. Plusieurs autres titres qui ont dénoncé l'"hypocrisie régnante" au sein des pays de l'UE, ont affirmé que l'Union européenne devrait garantir des canaux légaux d'accès dans l'espace Schengen à toutes ces personnes qui fuient les guerres et les persécutions. Car les victimes, a-t-on regretté, n'avaient d'autres solutions que de "monter sur des bateaux de fortune". Outre une meilleure répartition de l'accueil des réfugiés au sein de l'UE, il faudrait des hébergements dans les pays d'origine des migrants, selon le quotidien néerlandais De Volkskrant qui affirme que "seule une amélioration de la situation en Afrique et au Moyen-Orient" pourra mettre fin aux tragédies en mer. De son côté l'organe allemand, Süddeutsche Zeitung, a souligné à son tour qu'"après l'effondrement de l'Etat en Libye, l'UE n'a plus les moyens de mettre fin aux agissements des passeurs", ajoutant que "les 27 ne peuvent pas organiser de procédure d'asile au point de départ de la fuite. On doit donc le faire là où les réfugiés affrontent le plus grand risque et où les catastrophes ont le plus souvent lieu : en haute mer, le plus proche possible de la côte libyenne". "Aucune nouvelle politique ne fonctionnera si les différents pays ne sont pas capables d'affronter la question comme un problème commun et global", a écrit notamment le quotidien espagnol El Pais. D'autres titres ont lancé un appel à l'UE à mettre en œuvre des politiques qui contribuent à "stimuler les économies et la mise en place de régimes stables" dans les pays dont sont originaires les migrants clandestins. L'UE est également appelé par des médias européens à abandonner le protectionnisme et "ouvrir les marchés européens aux produits agricoles et autres venant d'Afrique et du Moyen-Orient".